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La passion des limousines le souci de la La passion des limousines le souci de la sécurité

À la tête d’un cheptel de cent mères, Emmanuel Gangneux, trente et un ans, travaille seul. Un choix pleinement assumé, qui va de pair avec des investissements privilégiant sécurité et confort au travail.

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«Je n’ai jamais envisagé d’autre métier que celui d’éleveur. » À trente et un ans, Emmanuel Gangneux, agriculteur à Assé-le-Bérenger, en Mayenne, vit à fond son métier. Une passion de toujours, qui a motivé son père, salarié, à conserver la ferme familiale de 55 hectares et trente vaches allaitantes et à mener une vie de double actif. « En 2012, j’ai repris ces terres, ainsi que 45 ha appartenant à un tiers, explique Emmanuel. Il était temps que je franchisse le pas. Dans la perspective de mon installation, nous avions progressivement augmenté la taille du troupeau, jusqu’à soixante-cinq mères. Ça commençait à faire beaucoup ! »

L’éleveur travaille seul. Désormais à la tête d’un cheptel de cent mères, il entend le faire « en toute sécurité et confortablement ». Dans cet objectif, le bâtiment qui abrite les vaches allaitantes en hiver a été agrandi deux fois depuis 2012. Au cours de l’hiver 2014-2015, six travées de 6 mètres chacune ont été aménagées. Puis quatre autres, l’hiver suivant. Soit un investissement total de 80 000 euros. Fin 2016, une caméra a été ajoutée, pour un coût de 4 850 euros. « Depuis, je ne me lève plus pour rien en période de vêlages, souligne Emmanuel. Je peux également surveiller plus facilement les chaleurs et m’assurer chaque soir que tout va bien, sans avoir à sortir. »

L’éleveur a fait construire un hangar de stockage durant l’été 2017. D’un montant de 38 000 €, cet investissement a permis de rassembler en un seul lieu la paille et le foin. Jusqu’ici, la première était stockée à l’extérieur sous bâche et le second réparti dans différents bâtiments.

Un parcellaire groupé

L’exploitation a l’avantage d’un parcellaire plutôt bien groupé. Sur les 100 hectares, 61 ha sont situés autour des bâtiments et 35 ha à 2,5 km de là. Globalement portantes, les terres permettent de sortir les animaux dès les premiers jours de mars, entre le 5 et le 10 mars l’an dernier. « Pour ne pas gâcher l’herbe, je commence par sortir les génisses, précise Emmanuel. En moyenne, je fais des lots de quinze à vingt animaux et je charge à quatre génisses par hectare. » Toujours dans le souci d’assurer un bon stock sur pied au moment de la mise à l’herbe, les animaux sont rentrés de bonne heure quand arrive l’hiver, dès le 1er décembre en 2017.

Des animaux calmes

Le confort au travail passe aussi par quelques aménagements extérieurs. Ainsi, toutes les parcelles de pâturage disposent d’un abreuvement direct. L’éleveur a ajouté des cornadis dans une parcelle par îlot prairial. Ils sont utilisés pour les inséminations artificielles et permettent de soigner un animal sur place, afin de gagner du temps. Entreprenant, Emmanuel envisage des améliorations complémentaires, notamment l’aménagement d’un quai de chargement et l’achat d’une cage de pesée, pour mieux suivre la croissance de des animaux.

Le système est stabilisé autour de deux périodes de vêlages (du 1er décembre au 1er mars et du 15 juin au 31 août) et un âge au premier vêlage de trente mois. « Dans un élevage, il y a toujours des choses à perfectionner », concède l’exploitant. Sur le plan génétique, Emmanuel entend améliorer la docilité du troupeau. « Je choisis des taureaux très calmes et je sors rapidement de l’élevage les animaux qui ont trop de caractère, explique-t-il. Je m’apprête d’ailleurs à le faire pour une bonne génisse. »

Au niveau des cultures, un quart de la surface utile est occupé par du blé, du maïs et du triticale. Le premier étant destiné à la vente, le second valorisé en ensilage, et le troisième livré chez un fabricant, pour être incorporé à l’aliment concentré. Le système fourrager repose sur des prairies naturelles et temporaires (RGA-TB ou RG hybride-TB) qui occupent, respectivement, 30 et 42 hectares et assurent l’autonomie de l’élevage. « Je dois seulement acheter de la paille pour la litière, environ 150 tonnes par an », indique Emmanuel Gangneux. Comme il est installé dans une zone d’élevage, il préfère s’approvisionner dans le département voisin de la Sarthe, où la pression est moins forte.

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