De la valeur ajoutée avec la volaille de De la valeur ajoutée avec la volaille de Bresse AOP
Au Gaec Laurency, en Saône-et-Loire, l’installation d’Anthony a donné un nouvel élan à l’atelier volaille de Bresse AOP.
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En cette fin d’année, les journées sont longues et bien remplies pour les trois associés et les deux salariés du Gaec Laurency, à Saint-Usuge (Saône-et-Loire). Les 60 % du chiffre d’affaires de l’atelier volailles de Bresse AOP (appellation d’origine protégée) est, en effet, réalisé en cette période de Noël. Tous sont mobilisés par les abattages des poulets, le roulage des poulardes et des chapons et la participation aux Glorieuses de Louhans, l’un des quatre concours phare de l’AOP. « Il faut soigner la qualité des présentations et ne pas se tromper dans les expéditions », explique Anthony Marmeys, installé en 2014.
Présente depuis 1992 sur l’exploitation, l’activité avicole connaît une nouvelle dynamique depuis que le jeune agriculteur a rejoint ses deux oncles, Christophe et Didier Laurency. Ainsi, 17 000 poulets, chapons, poulardes, dindes et pintades ont été vendus en 2016. À l’origine, la production était surtout commercialisée en vif chez un volailler local. Elle est désormais orientée vers la vente directe aux particuliers, bouchers, traiteurs et restaurateurs.
Les éleveurs commercialisent en direct les trois quarts des volailles dans une zone géographique qui s’étend principalement de Dijon et Besançon au nord, à Lyon au sud. Mais certains clients se déplacent de plus loin pour venir s’approvisionner à la ferme : un Marseillais est ainsi venu chercher 38 pièces pour lui et ses amis. C’est le fruit des efforts commerciaux réalisés par Anthony. Il a participé à des salons aussi bien à Dunkerque (Nord) que dans le Cantal et a adapté l’offre aux attentes des clients. Entre le week-end de l’Ascension et fin septembre, des volailles rôties prêtes à être dégustées sont proposées.
Au magasin, les particuliers peuvent aussi s’approvisionner en plats cuisinés, terrines de poulet, galantines ou confits de gésiers. Ces produits transformés sont fabriqués par l’atelier Sardélices du lycée agricole Les Sardières à Bourg-en-Bresse (Ain) dans le cadre d’une prestation de services. Ils permettent de valoriser les poulets déclassés à cause d’un défaut de poids ou d’une imperfection visuelle.
Automatisation
Pour réduire la pénibilité liée à cette activité réputée gourmande en travail, des investissements ont été réalisés dans l’outil de production et le site d’abattage agréé UE. Les bâtiments en panneaux sandwich qui abritent les gallinacées dans les parcs extérieurs, sont déplaçables et nettoyables facilement. Avec l’acquisition d’une distributrice d’aliment pneumatique de grande capacité, les éleveurs ont gagné une demi-journée de travail par semaine.
Une réflexion est en cours sur la possibilité d’automatiser en partie la chaîne d’abattage et la salle d’épinettes où sont finies les volailles fines de fin d’année. « Nous nous demandons jusqu’où investir sans prendre trop de risque financier, souligne Anthony. Les échanges sont très limités au sein de la filière (1). Nous pensons donc que notre système de production est plutôt protégé d’aléas comme la grippe aviaire. Mais il faut être prudent. Nous investissons progressivement en sollicitant des aides attribuées pour la vente directe dans le cadre du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE). Monter les dossiers demande du temps, mais cela vaut le coup. Nous profitons du fait que nous sommes encore nombreux pour améliorer l’outil. Deux membres de l’équipe ont 57 ans (un associé et un salarié). À moyen terme, nous risquons de perdre deux UTH alors que notre objectif est d’augmenter la production et la vente directe. À court terme, l’idéal serait de trouver un apprenti en BTS pour lui déléguer le suivi sanitaire, ainsi que la gestion de l’emballage et de l’expédition. »
Les perspectives de développement de l’atelier, l’attractivité et la bonne ambiance du Gaec ont donné envie à Damien, l’un des deux salariés, de s’installer. Originaire des Vosges et initialement terrassier, il a passé un BRPEA cette année, et a suivi la formation organisée sur six jours et demi par l’interprofession de la volaille de Bresse pour les nouveaux entrants.
(1) Les poussins sont livrés directement à la ferme par le couvoir de sélection de Béchanne, dans l’Ain, spécialisé dans la volaille de Bresse AOP.
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