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Le plein de projets avec la norme Iso 14 Le plein de projets avec la norme Iso 14001

Chloé Lefort a intégré le management environnemental Iso 14001 à sa ferme céréalière. Il lui apporte perspectives, confort de travail et de nouveaux projets.

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«Nous tentons d’avoir un coup d’avance sur la réglementation. Et nous voulons anticiper les soucis que nous pourrions avoir, par ailleurs, au niveau de l’exploitation prise dans son écosystème le plus large, pas seulement l’environnement, mais aussi le voisinage, le social, le juridique ou encore les relations avec les partenaires », résume Chloé Lefort, agricultrice en grandes cultures et cultures industrielles sur 464 ha à Villers-en-Vexin (Eure), à propos de son engagement dans la certification environnementale Iso 14001.

« Au-delà du coût et des contraintes, je gagne avec mes salariés, en confort de travail, en sérénité. Je pense aussi donner des perspectives à l’entreprise. Nouveau local phytosanitaire, aire de lavage, aire de remplissage, local pour les salariés… Nous réfléchissons pour que les adaptations réalisées dans le cadre de la norme, soient également porteuses d’améliorations pour l’entreprise. Nous réalisons les aménagements à notre rythme, si possible avant que cela devienne une obligation réglementaire », complète l’agricultrice de 38 ans qui s’est installée sur la ferme familiale en 2011, après treize ans passés comme salariée à Radio France en région parisienne.

« Il y a cinq ans, j’ai senti que c’était le moment pour revenir sur l’exploitation. Le départ à la retraite de mon père, Nicolas Lefort, se profilait. J’ai pu me former à ses côtés avant son départ le 31 décembre 2016 », retrace l’ex-chef opérateur « son » de Radio France.

Partage d’expériences

La démarche de certification a été entreprise via l’association Terres de Normandie. Celle-ci regroupe une quarantaine d’exploitations de la région autour de ce sujet et l’exploitation y adhère depuis sept ans. « L’association m’aide à faire germer de nombreux projets. Le partage d’expériences y fonctionne à plein régime. Je viens d’une grosse entreprise avec des projets qui affluaient en permanence, et je n’imaginais pas de piloter l’exploitation sans retrouver une dynamique de groupe », explique Chloé qui participe aussi à la structure en tant qu’auditrice interne. Avec l’aide d’une animatrice, l’association réalise un gros travail pour rendre la norme Iso 14001 par nature généraliste, accessible et pertinente pour le secteur de la production agricole. L’animatrice est en veille sur les obligations réglementaires des exploitations agricoles, et propose une grille de mise en conformité adaptée. « Grâce à la démarche Iso, je suis sereine vis-à-vis des contrôles », indique l’exploitante. La certification apporte l’équivalence « haute valeur environnementale de niveau 2 » dans la déclaration Pac.

Après une première année assez lourde pour mettre en place la démarche, Chloé estime qu’elle passe de trois à quatre jours par an à s’en occuper, pour un coût d’adhésion à l’association de 1 469 € HT/an. « Cette démarche permet de prendre de la hauteur et d’aborder les questions du point de vue de la stratégie d’entreprise quasi quotidiennement, sans quoi elles ne seraient soulevées, peut-être, que tous les dix ans ». « Je dois une grande partie du succès de ma démarche de certification à mes salariés. Avec eux, nous arrivons à partager des objectifs en commun pour décider des aménagements que nous réalisons souvent par nous-mêmes », insiste Chloé. Ce point a particulièrement séduit le jury de Terres de Normandie qui lui a remis son « Trophée de la pomme » en 2017.

Chloé a le projet de travailler avec sa sœur qui a développé une entreprise de compositions florales, pour le compte de grandes entreprises principalement. « Nous voulons produire des plantes ornementales en agriculture biologique, dévoile Chloé. J’aimerais pousser ma sœur à s’inscrire dans la démarche Iso 14001 ! De plus en plus de clients demandent des propositions cohérentes du point de vue du développement durable. Cela pourrait être une partie de la solution. Quant au label bio, il nous permettrait de découvrir de nouvelles techniques et de nous ouvrir à de nouveaux réseaux. Jusqu’à présent, nous n’avons pas d’agriculteurs bio au sein de Terres de Normandie. »

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