Des protéagineux sur le gril Des protéagineux sur le gril
Un groupe d’agriculteurs du Calvados teste, pour la deuxième année consécutive, une machine mobile Mecmar de toastage des protéagineux à haut débit.
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Redonner de la valeur aux protéagineux pour produire plus de lait de meilleure qualité dans des systèmes d’élevages économes en intrants : telles sont les promesses faites par le toastage. Une technique qui consiste à cuire des graines à haute température (entre 280 °C et 300 °C), juste en dessous du point de combustion. Cette pratique, lancée par la Cuma vendéenne défi85 en 2016, a suscité l’intérêt de cinq producteurs du Calvados qui testent le toastage pour la deuxième année consécutive.
Ils font appel à l’entrepreneur du Morbihan, Protéa Thermic, qui a monté sur remorque une machine Mecmar de haut débit (4 t/h). « Au départ, les éleveurs avaient un projet de Cuma, mais ils ont finalement estimé que les prestations de l’entrepreneur breton étaient compétitives par rapport au risque et au coût que représentait l’achat en commun du matériel nécessaire », souligne la chambre d’agriculture du Calvados qui encadre les éleveurs à l’occasion d’un protocole expérimental autour du toastage. Le prix de la prestation est facturé environ 200 €/h, soit 50 €/t auxquels il faut, le cas échéant, ajouter 10 €/t de frais de triage. « Pour réaliser un tonnage optimal de 40 t/j, je propose aux éleveurs de s’organiser sur un périmètre réduit pour ne pas déplacer le camion en cours de journée », souligne Joël Guégan de l’ETA.
Brûleur à fioul
Avec la machine testée par les producteurs du Calvados, le débit varie de 3,5 à 4,5 t/h, soit le plus haut débit proposé par le constructeur italien Mecmar. Concrètement la ligne est équipée d’un brûleur à fioul situé en bas de l’installation et qui chauffe l’air entre 280 °C et 300 °C. Cet air chaud circule dans la chambre de toastage. Les graines y sont convoyées sur une grille par un racleur. Le temps de passage est de quelques secondes. C’est cette durée qui va déterminer l’intensité du toastage. L’air chaud est partiellement recyclé pour retourner dans le circuit de chauffe. L’air « neuf » et froid est en partie réchauffé en entrée par un système de récupération de chaleur.
Malgré ces aménagements, la consommation de fioul reste importante à 80 l/h, soit 20 l par tonne. Le risque incendie par rapport à ce type de machine est réel. La bonne gestion de ce risque occasionne ainsi des contraintes en termes de nettoyage, de maintenance, d’assurance et d’organisation de chantier. En sortie du toasteur, les graines sont encore à une température de 120 °C à cœur. Le passage dans un caisson de refroidissement ventilé de 3 m3 permet de faire chuter la température avant le stockage.
Calibrage nécessaire
L’installation peut être complétée par un nettoyeur et trieur mobile de 25 t/h à quatre grilles, visant à effectuer le calibrage des grains ou la séparation des graines, notamment de méteils. À chaque type de graine correspond un réglage optimal de toastage. « Un contrôle de cuisson, par dosage des composés chimiques par méthode colorimétrique, nécessaire pour atteindre la qualité optimale du produit, a été réalisé lors du paramétrage de l’outil », assure l’entreprise qui réalise ses réglages en fonction de ses propres abaques. La contrainte de triage offre néanmoins un avantage en sortie de ligne avec l’obtention de lots homogènes qui pourront entrer finement dans l’équilibrage d’une ration.
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