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Strip-Till De l’eau sous haute pression à la place des dents

Une entreprise canadienne spécialisée dans la découpe des métaux a développé un outil de strip-till sans contact avec le sol.

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Travailler uniquement la bande de semis n’est pas une idée nouvelle, c’est même le principe de base du strip-till. Mais préparer la ligne de semis sans toucher le sol est une solution novatrice, qu’une entreprise canadienne, I-Cubed, est en train de tester. Spécialisée dans la découpe des métaux avec de l’eau sous très haute pression (4 000 à 6 000 bars), l’entreprise, basée près des chutes du Niagara, s’intéresse à la déclinaison de cette technologie dans d’autres domaines.

 

Le développement de la technique du strip-till dans les grandes plaines du pays, couplé à une difficulté croissante à gérer les résidus de la culture précédente, a motivé I-Cubed à se pencher sur une solution alternative, en remplaçant la dent par un jet d’eau à haute pression.

Travail à 12 km/h

Baptisée A-Cubed (A3) pour « application avancée pour l’agriculture », le dispositif n’est encore qu’à l’état de prototype. Sur un ancien strip-tiller, I-Cubed a démonté tous les organes de mise en terre et les chasse-débris, ne conservant que les roues plombeuses. La seule pièce travaillante est une buse en forme de diamant, qui projette de l’eau à une pression avoisinant les 4 000 bars.

 

Cette dernière, qui est suffisante pour découper certains aciers, n’éprouve aucune difficulté à ouvrir la terre en deux, même en présence de résidus denses. Les végétaux qui se trouvent dans le flux d’eau sont également découpés net.

Essais derrière soja et maïs

Les premiers tests se sont déroulés sur des résidus de soja et de maïs, dans des exploitations agricoles du sud de l’Ontario. Le dispositif de strip-till à l’eau a été installé sur un vieux semoir monograine John Deere. I-Cubed a placé deux réservoirs d’eau à l’avant du châssis, ainsi qu’une centrale sur le timon, afin de mettre l’eau en pression.

 

Comme il n’y a aucune pièce en contact avec le sol, le passage peut être réalisé à 12 km/h, la vitesse maximale en conditions très favorables pour un strip-tiller classique. Les agriculteurs qui ont eu le dispositif entre les mains ont également apprécié la possibilité d’intervenir en conditions limites, toujours en raison de l’absence de pièces tirantes.

 

Enfin, et c’est l’argument principal développé par I-Cubed, il n’est plus nécessaire de mettre une forte pression sur l’élément pour réussir la mise en terre de la dent en présence de résidus abondants. La structure du sol est donc mieux préservée. Affaire à suivre lors de la récolte.

Un concept similaire en Australie

Le Canada n’a pas le monopole des solutions révolutionnaires pour le semis direct. L’Association pour l’agriculture en semis direct du sud de l’Australie (SANTFA) vient de déposer un brevet sur un coutre « à eau », intégrant une buse pour de l’injection à haute pression. Le jet de découpage de la terre et des résidus est placé très près du sol, juste devant le disque semeur.

 

Ce concept, baptisé Aqua-till, intéresse particulièrement les agriculteurs australiens pour sa capacité à réduire les effets de la sécheresse, en perturbant encore moins le sol qu’un strip-tiller. Des essais sont en cours.

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