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Face aux sécheresses « Je teste l’orge hybride multicoupe pour mes charolaises »

Une coupe d’orge en ensilage suivie d’une récolte en grains, la technique est à l’épreuve chez Jean-Christophe Theuil qui livre ses premiers résultats.

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Semer de l’orge en automne pour l’ensiler au printemps, puis récolter en juillet du grain et de la paille sans la ressemer. Le principe est séduisant pour un éleveur qui subit année après année les sécheresses. Jean-Christophe Theuil, naisseur-engraisseur à la tête de 130 charolaises à La Ferté-Hauterive, dans l’Allier, éprouve la technique depuis sept ans en coordination avec la société Syngenta.

Technique à l’essai

Au fil des ans, l’éleveur a augmenté la surface des essais pour atteindre 1 ha en 2019. « J’hésite encore à aller plus loin car les résultats sont variables », avoue-t-il. La météo joue un rôle important. En 2020, la récolte de l’ensilage s’est déroulée le 17 avril par un beau temps sec. « S’il pleut, nous créons des ornières préjudiciables pour la suite, explique Jean-Christophe. En 2020, j’ai récolté 2,5 t de MS d’un ensilage à 30 % de MS. La moisson n’a donné que 20 q/ha de grains et 1 t/ha de paille. Tous les pieds étaient porteurs de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Les 40 unités d’azote épandues après la récolte d’ensilage n’ont pas pu booster la pousse non plus, en raison de la sécheresse. »

 

Résultats hétérogènes­

En 2019, en revanche, les résultats étaient meilleurs. L’ensilage avait atteint un rendement de 3,2 t de MS avant une moisson de 75 q/ha de grains et 5 t/ha de paille. La performance de l’orge hybride en grains sans fauche au printemps avait atteint, cette année-là, 110 q/ha et 6,5 t de paille. Les terres profondes et fertiles n’étaient pas comparables aux terres à faible potentiel sur lesquelles avait été semée la culture en 2020. Les essais vont se poursuivre pour déterminer la conduite idéale. Date de fauche et hauteur de fauche vont continuer d’être expérimentées, par exemple.

Quel que soit le stade de récolte de la céréale pour l’ensilage (1, 2 ou 3 nœuds), le rendement total obtenu avec le grain et l’ensilage n’a jamais atteint le niveau de la seule récolte en grains, selon les statistiques du semencier, issues de l’ensemble des essais. « La technique peut apporter de la souplesse dans la gestion fourragère. C’est une alternative flexible en cas de pénurie de fourrages », estime Olivier Borde, de Syngenta.

La qualité de l’ensilage est bonne. Les analyses affichent 1 à 1,1 UFL/kg de MS et 100 g de PDI/kg de MS. « Je l’utilise en ration mélangée avec de l’ensilage de maïs pour l’engraissement des vaches, ajoute Jean-Christophe. Le fourrage est très appétent. Pour l’ensemble des résultats, nous ne sommes qu’au début de la technologie. »

M.-F. M.

 

 

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