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Le semis sous couvert dopela production Le semis sous couvert dopela production de la prairie

Avec 50 % de biomasse en plus, une portance améliorée et une gestion des adventices facilitée, l’implantation des prairies sous couvert a des atouts.

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Semer ses prairies multi-espèces (PME) sous couvert d’un mélange céréales × protéagineux sécurise leur implantation. Tels sont les résultats de plusieurs années de suivi à la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire. « Dans le cas d’un semis de la prairie seule, en septembre, et dans un contexte de réchauffement climatique, les plantes sont à peine levées qu’elles meurent sous l’effet de la chaleur, constate Patrice Pierre, de l’Institut de l’élevage, qui intervenait le 23 janvier 2020 au sein de la ferme Arvalis de Jeu-les-Bois, dans l’Indre.

Une repousse facilement pâturable

Le couvert triticale ×pois, semé plus tardivement en octobre, avec la semence prairiale composée de ray-grass anglais, fétuque élevée, trèfle blanc, trèfle hybride, et lotier corniculé a aussi l’avantage de générer une productivité élevée. La quantité de biomasse récoltée sur deux ans issue de la PME semée sous couvert, atteint 21,6 t de MS contre 14,2 t pour un semis de la prairie seule. La différence est surtout marquée dès le printemps qui suit le semis. « Pour éviter un passage, nous avons utilisé un semoir double caisson dès la deuxième année des essais, précise Patrice Pierre. Le triticale (110 kg/ha) et le pois (30 grains/m2) sont enfouis à 2 à 3 cm dans le sol, tandis que les fourragères sont déposées dans l’entre-rang. Le passage du rouleau dans la foulée du semis suffit à placer les graines de la prairie dans le premier centimètre de terre fine.

La récolte de l’ensilage a lieu début juin, au stade laiteux-pâteux de la céréale. « Le rendement moyen s’affiche à 11,7 t de MS/ha, observe l’expert. La prairie est en dessous, correctement implantée. » À l’automne, en fonction de la pluviométrie de 1,7 t de MS/ha en moyenne a pu être pâturée ou récoltée. Ce couvert, au printemps suivant, a produit 8,2 t de MS/ha. Dans le cas d’une prairie seule, la première exploitation ne se fait pas avant l’été, voire l’automne qui suit le semis faute de portance. « C’est l’atout majeur du semis sous couvert, mis en avant par les éleveurs qui ont aussi testé la technique, explique Patrice Pierre. La repousse est plus facilement pâturable. La maîtrise du salissement est également un avantage. Avec le couvert, le cycle des adventices est coupé rapidement. »

Du côté des points faibles, la date d’implantation tardive en octobre n’est pas favorable aux légumineuses. « L’année qui suit l’implantation, elles sont effectivement un peu moins présentes, précise le spécialiste. Mais cela se rééquilibre par la suite. Les graminées, quant à elles, s’installent facilement. Il y a un seul bémol si l’on ajoute du dactyle au mélange. Au stade jeune plantule, il est un peu plus sensible au froid et aux gelées. » Au final, la productivité du mélange triticale × pois, récolté en ensilage, n’est pas gênée par la présence de la prairie. Son rendement avec ou sans cette dernière est comparable. M.-F. Malterre

 

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