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« Nous apprenons à conduire nos chiens d « Nous apprenons à conduire nos chiens de protection »

La ferme expérimentale du lycée agricole de Carmejane dans les Alpes-de-Haute-Provence, pour limiter l’impact de la prédation, met des chiens dans tous les lots de brebis.

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Depuis deux ans, la ferme expérimentale du lycée agricole de Carmejane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, déploie un important arsenal de moyens de protection autour de ses brebis, pour les protéger du loup. Si les dégâts restent limités, le prédateur continue de s’adapter et de se rapprocher.

Il a attaqué le troupeau pour la première fois en 2015 (1). À l’époque, le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée (Cerpam) avait classé la ferme au niveau maximum de vulnérabilité. La conduite des lots de brebis en de multiples lots pour les expérimentations a compliqué la mise en place des moyens de protection, notamment celle des chiens de protection. Ils sont neuf sur le site aujourd’hui. Ce sont des bergers des Abruzzes, qui demandent une conduite particulière, pour laquelle personne n’était vraiment formé sur l’exploitation. « Nous avons démarré avec cinq jeunes chiens, explique François Demarquet, le directeur de la ferme expérimentale. Nous n’avons pas séparé les fratries et c’était une erreur. La formation du chien à la protection du troupeau doit se faire sans ses congénères. Pour favoriser l’attachement aux brebis, il faut rompre les liens avec la fratrie. »

Sociabilisation

Autre problème rencontré lorsque des animaux arrivaient dans un lot auquel le chien était habitué : celui-ci acceptait difficilement les nouvelles brebis et il leur mordait les oreilles. « Nous avons trouvé la parade en introduisant les animaux en l’absence des chiens, le temps que les nouveaux s’imprègnent de l’odeur des bêtes », explique François Demarquet.

Sans cesse, l’équipe du lycée agricole a cherché à mieux comprendre le comportement des chiens. « Nous sommes néanmoins contents du résultat, ajoute-t-il. Nos chiens sont socialisés. Aujourd’hui, nous enregistrons précisément toutes nos pratiques : quel chien a posé quel type de problème, dans quelles conditions. Le but est de référencer des pratiques et des solutions par rapport au système de production. »

Les chiens ne constituent pas un rempart incontournable pour le loup. Les troupeaux ont été attaqués deux fois depuis la mise en place des chiens de protection et le renforcement des clôtures avec un cinquième fil. « Nous avons perdu une brebis à chaque attaque, précise le directeur. Nous avons décidé de renforcer les moyens de protection en embauchant un berger. Il garde les brebis pendant la journée, avec un chien pour cent brebis. Pour la nuit, il les parque dans une enceinte à doubles filets électrifiés. »

(1) Voir La France agricole du 28 avril 2016, page 40.

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