Login

1.Un abattoir franco-espagnol 1.Un abattoir franco-espagnol

Éleveur allaitant en Cerdagne, dans l’est du massif des Pyrénées, Joseph Marty s’est investi dans la construction d’un abattoir de proximité transfrontalier.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Installé à Ur, un village à la frontière espagnole dans les Pyrénées-Orientales, Joseph Marty élève 300 limousines en Gaec avec ses deux frères. Depuis un an, ils font abattre leurs veaux et leurs vaches à l’abattoir transfrontalier. Celui qu’ils utilisaient auparavant, trop difficile à mettre aux normes, a fermé en 2017. « Les Espagnols rencontraient les mêmes problèmes. En nous associant, nous avons construit un nouvel abattoir de proximité. Nous avons ainsi préservé nos liens commerciaux avec les bouchers locaux  », explique l’éleveur.

Grâce à un programme Interreg dédié aux régions transfrontalières, le projet a bénéficié de 2,1 millions d’euros d’aides européennes. Les collectivités locales françaises et espagnoles ont apporté chacune 500 000 €. « Sur 5,4 millions d’euros d’investissement, nous avons obtenu 57 % d’aides », note Joseph Marty.

Sur le plateau cerdan, il y a des éleveurs des deux côtés de la frontière, appartenant parfois à la même famille. « Certains ont plus de cousins du côté espagnol que français », relève l’éleveur. Le catalan, compris par beaucoup, facilite la communication. « Nous abattons des types d’animaux différents. Mais cela ne nous empêche pas de travailler ensemble. »

Une régioncoupée en deux

L’abattoir, situé en France, respecte la réglementation française. « Nous avons des taxes sanitaires en plus. Pour les Espagnols, cela revient un peu plus cher. Mais ils ont moins de kilomètres à parcourir. » La Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui gère l’abattoir associe des Espagnols et des Français. « Nous sommes arrivés à 400 tonnes la première année, et nous espérons monter à 500 t quand l’atelier de découpe sera ouvert. Il y a des éleveurs intéressés des deux côtés, car les Espagnols se mettent à la vente directe », constate Joseph Marty, qui préside la SCIC.

À plus de mille mètres d’altitude, la Cerdagne est le poumon vert de Barcelone. Des Espagnols ont acheté des résidences secondaires du côté français. Une aubaine pour les éleveurs qui vendent de la viande ou des fromages à la ferme, ainsi qu’aux bouchers locaux. « Nous trouvons également des débouchés côté espagnol », relève Joseph Marty, qui commercialise une partie de ses broutards à des engraisseurs de l’autre côté de la frontière. « L’adhésion de l’Espagne à l’Union européenne en 1986 a facilité les échanges. »

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement