Piloter le pâturage avec de nouveaux out Piloter le pâturage avec de nouveaux outils

Les outils pour gérer le pâturage sont peu utilisés en routine : tel est le constat des intervenants aux journées de l’Association française pour la production fourragère (1). Le développement des nouvelles technologies pourrait bien changer la donne. « Elles devraient apporter des solutions pour faciliter le travail de mesure, d’enregistrement et de transfert de données », souligne Éric Pottier, de l’Institut de l’élevage.

Les nouveaux outils se classent en deux grandes familles. Ceux de proxidétection réalisent les mesures directement au champ et ceux de télédétection (lire l’encadré)s’appuient sur l’analyse d’images transmises par des capteurs aéroportés, par des drones ou des satellites, par exemple.

Hauteur vraie ou compressée

« Les outils de proxidétection englobent les spectroradiomètres et les appareils photo avec des focales spécifiques hémisphériques. Ils sont extrêmement coûteux et restent dédiés à la recherche », précise-t-il. Les herbomètres de nouvelle générationsont plus abordables. Ils « font peau neuve » en intégrant des automatismes plus ou moins sophistiqués. Il en existe une vaste gamme surtout développée en Nouvelle-Zélande. L’un des derniers modèles, Grasshopper, disponible dans l’Hexagone, permet d’abandonner le stylo et le carnet. Il nécessite néanmoins d’arpenter les parcelles à pied. L’outil communique par Bluetooth avec un smartphone ou une tablette équipée d’une application téléchargeable. Celle-ci permet de cartographier l’ensemble de son parcellaire et de reconnaître l’endroit de la mesure grâce au dispositif GPS. Les informations peuvent être transférées à l’ordinateur et intégrer ensuite des bases de données. « L’enchaînement des transferts est rapide et facilite beaucoup le travail de l’éleveur », souligne Éric Pottier. Le coût de ce modèle est d’environ 850 €.

De nouveaux équipements sont embarqués sur, ou derrière, un quad. Le C-Dax mesure la hauteur de l’herbe par des diodes infrarouges. Le Feed Reader, dont le prix est d’environ 5 000 €, utilise un capteur ultrason installé. Il reste réservé aux grands troupeaux. Attention, certains outils mesurent des hauteurs d’herbe vraie, et d’autres des hauteurs compressées. « Nous savons assez bien traduire les hauteurs compressées grâce au référentiel établi depuis longtemps. Les hauteurs vraies demandent à être transformées », souligne Éric Pottier. Autre point vigilance, la plupart de ces outils sont fortement soumis à un effet opérateur.

(1) Les journées de l’AFPF ont eu lieu les 21 et 22 mars 2017 à Paris.

(2) Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine.

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