S’adapter aux vents « tournants »et à la S’adapter aux vents « tournants »et à la canicule
La ventilation est un axe primordial dans la réflexion d’un projet de construction de bâtiment d’élevage, mais les conséquences du réchauffement climatique compliquent la donne.
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«Le phénomène des vents dominants dans les bâtiments, comme nous le connaissions avant, a disparu.Aujourd’hui, les stabulations doivent être adaptées aussi bien à la multiplication des vents perturbateurs qu’à la hausse des températures estivales », constate Renaud Selles, conseiller « bâtiment » à la chambre d’agriculture de la Creuse (1). La priorité est d’organiser une ventilation efficace. Or, l’agrandissement des troupeaux, qui conditionne les volumes de la construction, complique la situation. « La ventilation naturelle issue de la combinaison des “effets vent et cheminée” fonctionne toujours. Mais dans le cas de bâtiments larges, il faut favoriser les ouvertures sur toutes les façades et les relais en toiture avec des écailles », ajoute le conseiller. Sinon, l’air stagne et avec lui l’humidité, ce qui entraîne des problèmes sanitaires au sein du troupeau.
« L’élimination des poussières après le passage de la pailleuse reste un bon indicateur de la vitesse de renouvellement de l’air. Pour que la ventilation soit efficace, tout doit disparaître en moins de quatre à huit minutes », insiste l’expert.
Dans les structures avec un pan ouvert, généralement au sud-sud-est, les échanges de flux sont favorisés. Ce type de constructions limite aussi les coûts, mais avec l’apparition de vents d’est à nord-est, les animaux ressentent parfois de l’inconfort. « Les barrières des cases seront habillées avec des matériaux pleins, afin d’éviter les courants d’air directs sur les bêtes. Les cases des veaux, qui sont les plus sensibles, sont à privilégier. L’installation de filets brise-vent amovibles peut être envisager, de manière à fermer seulement lorsque les vents gênants soufflent. »
Les bovins sont sensiblesà la chaleur
Lorsque les bâtiments sont utilisés en été, il convient, à l’inverse, de chercher à accélérer les flux. Les bovins ont besoin de fraîcheur. Ils supportent beaucoup moins la chaleur qu’un humain. « La vache est une chaudière qui a une puissance de chauffe d’environ 1 000 watts », soulignent les experts. La perception anthropomorphique est inadaptée. En hiver, si la vache se sent bien, l’éleveur a froid et, en été, dès qu’il fait un peu chaud, le ruminant éprouve de l’inconfort. « À partir de 25 °C, les bovins commencent à faire d’importants efforts d’adaptation. À 35 °C, c’est une situation de souffrance très difficile pour eux, et dès 40 °C, s’il n’y a pas de phase de récupération, en particulier la nuit, les vaches meurent, déclarait Jacques Capdeville, lors d’une conférence au Space en septembre 2019.
Parmi les solutions qui limitent la hausse des températures, les bardages coulissants (lire en p. 48) ou basculants font partie des innovations. Ils sont intéressants pour les stabulations des laitières comme celles des allaitantes.
(1) Lors du rallye « bâtiment », qui s’est déroulé le 16 janvier 2020 au sein des communes de Parsac et Vigeville (Creuse). Cet évènement a été l’occasion de présenter la dernière fiche rédigée par le groupe PRDAR « bâtiments d’élevage » Centre-Limousin. Publiée au mois de janvier, celle-ci est disponible sur le site https://creuse.chambre-agriculture.fr/publications/toutes-les-publications/publications-batiment/.
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