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Loïc Dombreval, vétérinaire et député LR « Il est temps d’avancer »

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«Sur les quarante-deux députés du groupe “condition animale” à l’Assemblée nationale, il y a des élus de tous bords. Et des positions différentes au sein même des partis. L’option de Jean-Baptiste Moreau (lire ci-dessous) n’est pas la mienne. Mais soyons dans des logiques de compromis. L’élevage intensif pose de vraies questions de conditions animales. Mais nous, politiques, ne pouvons pas exiger d’un éleveur, à qui on a demandé d’investir et de nourrir la population, que l’on a subventionné pour s’équiper, de fermer son élevage.

Pourtant, la production intensive n’est plus compatible avec les critères actuels de bien-être animal. Elle suscite une défiance forte des consommateurs. Il faut une transition. Ces filières doivent s’engager dans des processus d’amélioration. Ensuite, il faut un étiquetage qui valorise les efforts sur le bien-être animal menés par les éleveurs, que ce soit hors-sol ou en plein air. Et qu’ils en soient récompensés.

J’attends du ministre de l’Agriculture qu’il traite la question de la castration du porcelet, de la coupe des queues, des élevages en cages des lapins. De même, qu’il impose l’étourdissement systématique, quelle que soit la forme d’abattage utilisée. Même s’il s’agit d’un sujet tabou. L’étourdissement post-jugulation peut recueillir une forme d’accord de la part des cultes.

Vu l’agenda législatif, nous devons avancer sur ces questions. Sur ce sujet progressiste, La République en marche doit être une force motrice. Nous préparons au sein du groupe une proposition de loi pour la fin de l’année. Si les ministres (NDLR : agriculture pour les animaux d’élevage, écologie pour les bêtes sauvages en captivité) n’annoncent pas de plan concret, nous la déposerons. En plus des attentes déjà évoquées, nous souhaitons la généralisation de la vidéo-surveillance dans les abattoirs, une transition vers la fin des élevages d’animaux pour leur fourrure. Il faut des compromis avec des avancées claires, réalistes dans le temps et dans la mesure.

J’ai demandé une mission parlementaire sur la viande cellulaire. Doit-on laisser les Américains investir des millions de dollars sans rien faire ? Je ne suis pas comme les abolitionnistes qui y voient la bonne solution pour arrêter l’élevage. Mais je suis convaincu que, dans cinquante ans peut-être, notre jambon sera “cultivé” en laboratoire. Il n’y aura plus d’élevage industriel en France. Resteront les élevages traditionnels et de bons animaux élevés dans le pré. »

Propos recueillis par M-G. M. et R. A.

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