Retrouver le savoir-faire de nos ancêtre Retrouver le savoir-faire de nos ancêtres
L’association Maisons paysannes de France conseille bénévolement sur les techniques de restauration.
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«nos ancêtres faisaient appel à des matériaux locaux et leurs maisons naissaient du sol, explique Gilles Alglave, président de Maisons paysannes de France (MPF), association de sauvegarde du patrimoine rural bâti et paysager (1). Ils réparaient et recyclaient, ce qui était économique en main-d’œuvre et en énergie, donc écologique. »Mais cet art semble presque disparu :« Le savoir s’est simplifié à l’extrême, voire appauvri, se désole ce passionné. Il n’y a que 27 classes de bac professionnel sur 1 500, qui enseignent la restauration du bâti ancien. Aujourd’hui, beaucoup d’artisans sont devenus des applicateurs de produits standard. »
Le propos est tranchant, mais il est fréquent que celui qui veut réhabiliter de l’ancien se voit rétorquer qu’il sera plus simple et plus économique de tout raser pour faire du neuf. Un discours qui hérisse les experts de MPF. Ils refusent de perdre la variété extraordinaire des constructions françaises. Ils proposent aux particuliers d’étudier des devis et de donner un avis sur les matériaux et les techniques. Leurs services sont gratuits pour les adhérents (environ 35 euros par an).
Quand il a rénové la maison léguée par ses grands-parents, Olivier Desmarets, polyculteur-éleveur bio à Poix-de-Picardie, dans la Somme, a fait appel à la délégation MPF de son département. C’était une habitation typique, avec une ossature en bois et torchis (terre et paille), un soubassement en briques, et une toiture en ardoise en bon état. Avec toutefois une mauvaise surprise : des enduits en ciment appliqués sur les façades dans les années 1960-1970 empêchaient les murs de respirer et avaient fait pourrir plusieurs boiseries. Olivier a tout mis à nu, enlevé enduits et torchis, en ne conservant que l’ossature en bois. Avec l’aide d’artisans initiés, il a tout rebâti avec des matériaux naturels : terre, chaux, lin dans l’isolant, copeaux de bois… à l’intérieur, il a installé un chauffage au bois : « une évidence quand on habite dans le bocage. » Tout reconstruire à neuf lui aurait coûté la même chose, mais c’était inenvisageable pour lui : « La maison a du cachet et on s’y sent bien. Je voulais rester en continuité avec mon mode de production bio et utiliser des ressources locales et naturelles. » Sophie Bergot
(1) Cette association nationale reconnue d’utilité publique compte plus de 6 000 adhérents. Elle propose du conseil, des revues, des formations, des visites de chantier. Retrouvez la délégation la plus proche de chez vous sur http://maisons-paysannes.org
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