1. Organiser une fête des voisins 1. Organiser une fête des voisins

Mauvaisville n’est pas un hameau de l’Orne comme les autres. C’est une grande rue sinueuse de 3 km où s’accrochent en chapelet continu les maisons d’habitation. Au Nord, la rue déboule dans la ville d’Argentan (15 000 habitants) et, au sud, se perd dans la plaine céréalière. C’est là, sur le site du Gaec des Blandinières, spécialisé dans l’engraissement de bovins, qu’a été organisée la première fête des voisins du hameau. « Nous avons commencé en 2000, dès la première année de lancement de cette initiative en France. C’est devenu un rendez-vous très attendu par les habitants des environs, qui n’a jamais été manqué depuis dix-huit ans ! », se réjouit Thierry Thomas, associé du Gaec, qui accueille le plus souvent la fête des voisins à l’abri sous un hangar de l’exploitation. La date est fixée au niveau national, à un vendredi de fin mai ou début juin.

Les parents de Thierry ont été les instigateurs de cet événement, puis ont laissé la main à Christine Hubert, arrivée dans le village en 2006. Chaque année, cinquante à soixante personnes se retrouvent pour la soirée. Chacun apporte quelque chose à partager et un barbecue est installé. « Si les plus anciens ne peuvent vraiment pas se déplacer, nous leur apportons quelque chose à domicile », souligne Christine.

Nouer des liens

« D’une année à l’autre, ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui viennent. Depuis dix ans, la rue s’est énormément renouvelée, et de nombreuses familles se sont installées », constate Thierry. La fête des voisins est une occasion privilégiée de les accueillir. Christine s’arrange toujours pour distribuer les cartons d’invitation en main propre à ces nouveaux voisins. Tout est prévu pour que cette fête soit aussi celle des enfants, avec un coin à eux et un barbecue sécurisé. La bonne ambiance attire également petits et grands des autres hameaux, qui n’organisent pas de fête. Thierry profite de l’occasion pour effectuer une visite guidée de l’exploitation. Cette transparence sur son activité, il la cultive le reste de l’année en accueillant le grand public, avec la participation de son syndicat ou des interprofessions.

« Nous nous croisons tous les jours avec nos voisins. S’il n’y avait pas cette fête, nous ne nous rencontrerions jamais. Aujourd’hui, tout le monde se connaît dans la rue et je constate qu’il n’y a pas de tensions majeures ou qu’elles sont souvent vite désamorcées. Pour moi, la fête des voisins, c’est un peu comme le club de foot du village, c’est à la fois très important et très fragile car cela ne tient qu’à la bonne volonté de quelques personnes. Ces initiatives sont précieuses. Ce sont elles qui font la qualité de notre environnement. »

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