2.« S’appuyer sur un aménagement fonctio 2.« S’appuyer sur un aménagement fonctionnel »
Christophe et Pascal Baudrin s’équipent pour travailler efficacement autour de leurs 120 charolaises.
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En quelques années, nous avons gagné 6 heures de travail par vache et par an », souligne Christophe Baudrin. À la tête de 120 charolaises à Lavaqueresse, dans l’Aisne, avec son frère Pascal, il gère aussi 290 ha de cultures et un atelier d’engraissement de porc. « La construction d’une nouvelle stabulation a permis de nous organiser autour des vêlages », ajoutent les deux frères. Après le départ en retraite de leurs parents, ils ne s’en sortaient plus. Ils ont réfléchi à des aménagements avec les conseillers de la chambre d’agriculture.
Une maternité pour les vaches
Le nouveau bâtiment accueille quatre lots de 24 vaches. L’ancienne stabulation a été transformée en maternité. Celle-ci comprend une aire paillée d’une trentaine de places. Tout autour, des box (20 m2) permettent d’isoler des vaches avec leurs veaux. Une caméra, installée au-dessus du lot « principal », pivote à 360 ° et facilite la surveillance jour et nuit.
Christophe et Pascal assistent la plupart des vêlages. Pour cela, ils conduisent la vache dans la case équipée d’une barrière de mise bas. « Nous préférons vérifier que tout se passe bien et que le veau boit le colostrum dans la foulée de la mise bas, précise Christophe. Dans la mesure du possible, je veille à ce que le veau tète dans les deux heures qui suivent, y compris en pleine nuit. Je retourne me coucher seulement si le nouveau-né a bu. Si j’attends 6 ou 7 h du matin, les bactéries ont déjà eu le temps de s’installer dans son tube digestif. S’il boit tôt, il est mieux protégé. Les risques qu’il tombe malade sont réduits. » Ce sont aussi des besoins en soins réduits, des frais vétérinaires contenus et un gain de temps. Sur le plan pratique, l’une des cases est équipée d’une barrière spécifique pour faciliter la tétée et intervenir seul.
Taureau : un achat réfléchi
« Les accouplements raisonnés représentent également un levier pour moins intervenir. L’achat des taureaux est mûrement réfléchi. Ils sont acquis lors des ventes aux enchères pour certains d’entre eux. « Nous n’hésitons pas à dépenser plus si l’un d’eux nous plaît, souligne Pascal. 2 000 € de plus sur un animal qui produira 150 veaux, cela représente un investissement d’un peu moins de 15 € par veau. » Pour Christophe, le taureau parfait dispose d’un index facilité de naissance autour de 104, un développement squelettique autour de 110, et un développement musculaire à 106.
« Le groupage des mises bas de septembre à novembre est un point clé pour gagner du temps, souligne Christian Guibier, de la chambre d’agriculture. Toutes les tâches sont ensuite concentrées. » L’écornage, par exemple, s’effectue par lot de 24. L’opération est bouclée en deux heures. Les cases des veaux sont équipées d’un couloir pour les bloquer facilement. « Nous avons fixé une paroi en contreplaqué sur une barrière montée au fond de chaque box à veau, parallèle et à 30 cm du mur, explique Christophe. Le jour des interventions, une barrière se fixe à l’extrémité. Elle pivote afin de guider le veau vers le couloir. Une cage installée à l’extrémité permet de le bloquer. Ce petit couloir de contention sert aussi pour les vaccinations. Une barre à l’intérieur se rabat et joue un rôle « anti-recul ». Le dispositif nous permet d’intervenir seul. »
Couloir surélevé
D’autres aménagements leur font gagner du temps. « Nous avons installé les box des veaux entre ceux des vaches. Avec un accès direct au couloir d’alimentation, nous distribuons facilement les concentrés. » Un râtelier de paille est également approvisionné depuis le couloir d’alimentation. Placé dans le box à veaux, il est accessible par les vaches. Le couloir d’alimentation surélevé facilite aussi la surveillance. « Nous avons un point de vue privilégié, souligne Pascal. En un coup d’œil, lorsque je passe avec le télescopique, je détecte un animal malade. » Autre détail qui facilite le travail, « une petite marche bétonnée de 20 cm de hauteur sert de guide lors du curage et protège l’abreuvoir », souligne Christian Guibier. Les vaches sont bloquées dans les cases des veaux et le curage des quatre cases s’effectue en une matinée.
« Au préalable, les circuits de circulation avaient été réfléchis pour réduire les pertes de temps, souligne Christian Guibier. Les bâtiments sont à proximité des silos et fumières. » Cette organisation plaît aux enfants des deux frères. « Avant, ils étaient réfractaires pour donner un coup de main. Aujourd’hui, ils n’excluent pas de garder les bovins s’ils s’installent avec nous », soulignent Pascal et Christophe, qui se réjouissent de pouvoir prendre une semaine de vacances en hiver à tour de rôle.
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