Céréales et protéagineux Une association de bienfaiteurs

Du point de vue de l’agriculteur, associer des céréales à des protéagineux n’offre que des avantages : meilleure productivité à l’hectare, taux de protéines de la céréale boosté, bonne compétitivité vis-à-vis des adventices, effet tuteur des céréales, sécurisation économique… La technique du méteil est d’ailleurs pratiquée par de nombreux éleveurs. Si en conventionnel, il faut repenser l’itinéraire technique pour que l’association se développe dans de bonnes conditions, ces mélanges s’épanouissent dans les itinéraires à bas niveaux d’intrants ou en agriculture biologique. Les céréaliers s’intéressent à cette technique qui permet de lever certains freins agronomiques de l’agriculture biologique (gestion de l’azote, maîtrise des adventices…) et de sécuriser la production de grains, notamment de protéagineux. Par ailleurs, de nombreux agriculteurs sont déjà équipés de trieurs à la ferme et peuvent ainsi réaliser un premier tri avant la livraison.

Le tri : un frein à la collecte

Les coops et négoces reconnaissent les nombreux avantages agronomiques des mélanges, mais ils restent frileux à les collecter. Le risque d’impuretés au triage représente un frein réel à la commercialisation en alimentation humaine de chaque espèce en pur. Les coûts (temps de triage long) et la logistique (moyens humains et techniques au silo) à mettre en place sont tels que, globalement, les organismes stockeurs ne souhaitent pas que les mélanges représentent plus de 20 % de leur collecte.

À la fin de la chaîne, les meuniers ou les semouliers refusent les mélanges, car ils veulent du blé pur aux qualités irréprochables. Paradoxe : ils le mélangeront si besoin avec de la farine de protéagineux qui, elle, est de plus en plus recherchée pour ses qualités nutritionnelles ! L’enjeu est désormais de mieux caractériser les farines issues de ces mélanges, afin de les intégrer dans les processus industriels.

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