3. Les agriculteurs s’emparent du consei 3. Les agriculteurs s’emparent du conseil et valorisent leur expertise

On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Telle pourrait être la devise de bon nombre d’agriculteurs lorsqu’il s’agit d’obtenir un conseil avisé et objectif ou d’apprendre une nouvelle technique.

L’essor des forums sur Internet puis des réseaux sociaux a favorisé le développement à grande échelle des discussions techniques qui se tenaient autrefois au bout du champ, entre voisins de parcelle, ou avec les collègues au café du village. Ces échanges dans le cyberespace permettent à bien des agriculteurs de trouver une solution ponctuelle pour résoudre un problème de réglage sur une machine ou d’évaluer les avantages et inconvénients d’une technique avant de se lancer. Et quand ces réseaux font émerger des problèmes importants sans solution, les agriculteurs se rencontrent « dans la vie réelle » pour former des associations comme l’Atelier paysan (voir encadré).

Cercles privés et thèmes précis

L’essentiel des partages d’informations entre agriculteurs se déroule désormais sur quelques forums et sur Facebook.

Un forum très en vogue comme AgriCool fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine de l’agriculture de conservation et des TCS. Mais n’entre pas qui veut. Si la consultation des échanges est ouverte à tous, la participation aux discussions nécessite d’être approuvé par les administrateurs et de se présenter aux autres membres du forum. Une formalité qui permet de repérer les velléités commerciales de certains. Ce forum totalise plus de 8 000 membres et les échanges y sont très professionnels.

Davantage tourné vers la passion du machinisme que vers le conseil technique, le forum GTP-News regroupe plus de 22 000 membres. Les échanges y sont davantage tournés vers les nouveautés produits et le choix des machines que la mise en place de nouvelles pratiques culturales. Sur Facebook aussi, des groupes thématiques se sont mis en place.

Le groupe Agriculture de conservation fédère plus de 15 000 agriculteurs qui partagent des photos sur l’état de leurs cultures, confient leurs expériences et délivrent conseils et interrogations. Ce groupe est fermé, c’est-à-dire qu’il faut obtenir l’accord de l’un de ses administrateurs pour voir l’ensemble des échanges entre les membres et participer aux conversations. De nombreux autres groupes consacrés au machinisme colonisent Facebook. La plupart sont consacrés à la passion d’une marque ou d’un type d’outils, mais certains offrent une réelle expertise, comme pour la lutte mécanique contre les nuisibles. Ces groupes Facebook connaissent des pics de fréquentation tôt le matin, pendant le repas de midi et le soir entre 19 et 22 h. En moyenne, les questions trouvent réponse en moins de 24 h, avec souvent des photos à l’appui. Et comme les participants utilisent leur compte Facebook personnel, les échanges sont plus chaleureux que sur les forums où certains se cachent derrière un pseudo.

Un site pour vendre ses compétences

Le développement des places de marché sur internet n’épargne pas le conseil en machinisme. Lors du dernier Sima, Sébastien Roumegous et Gilles Cavalli, deux trentenaires spécialisés dans la formation et le conseil agricole, ont lancé leur plateforme Agrifind. Définie comme une place de marché de la compétence agricole, elle propose de mettre en relation des agriculteurs souhaitant échanger sur leurs pratiques. Selon Sébastien Roumegous, un agriculteur qui pratique une technique depuis plus de cinq ans est un expert en la matière et possède donc des connaissances à partager. Agrifind propose donc à cet expert de déposer une offre sur le site avec les caractéristiques de la prestation proposée (conseil au téléphone, visite d’exploitation, tour de plaine…), le tarif de la prestation, le nombre d’heures, etc. De son côté, l’agriculteur en quête d’un appui technique peut consulter les offres du site et faire son choix. Une nouvelle façon de concevoir le conseil qui pourrait faire des petits très rapidement.

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