Charges de mécanisation Comment se débrouillent nos concurrents
Céréaliers en Ukraine, en Australie et en Russie, producteurs de lait au Danemark, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Grande-Bretagne : tous nous concurrencent à l’export et tous affichent de bonnes performances sur les charges de mécanisation. En analysant leurs pratiques, nous avons découvert leurs solutions pour limiter les charges. Certaines de ces pratiques pourraient être adaptées à une exploitation française…, à quelques réserves près.par Sophie Bergot et Corinne Le Gall
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«La France est la championne du monde des charges de mécanisation et de main-d’œuvre ! » C’est devenu une rengaine, surtout dans les périodes difficiles. Un œil réprobateur se dirige alors vers l’agriculteur trop dépensier ou son marchand trop convaincant. Pourtant, une analyse fine des charges de l’exploitation montre que les Français ne sont pas tous si « mauvais élèves » dans leur stratégie d’équipement. Même s’ils ont des marges de progrès. Alors que certains travaillent à faire baisser les charges de mécanisation, d’autres au contraire les augmentent, attirés par les sirènes de l’optimisation fiscale et sociale. L’économie immédiate est séduisante mais gare aux effets sur la trésorerie quand il faudra faire face aux annuités lors d’une mauvaise année.
Sous-traiter les travaux
Il s’agit de jongler avec ses objectifs (rapidité, confort) et ses contraintes (coûts, surface travaillée) pour définir une stratégie de mécanisation. En veillant à valoriser au mieux le parc matériel et/ou à sous-traiter. Pour la moisson et l’ensilage, le recours à la Cuma ou à l’entreprise est souvent plus rentable mais pas systématique.
Pour trouver des pistes d’amélioration, nous avons analysé les stratégies d’équipement chez nos principaux concurrents à l’exportation, en blé et en lait. L’Institut de l’élevage-Idele étudie les pratiques de nos voisins. De son côté, depuis 2008, Arvalis-Institut du végétal publie régulièrement les coûts de production complets du blé, du maïs et de l’orge, dans des fermes types aux quatre coins de la planète. Benoît Pagès, chargé d’études économiques chez Arvalis, met en garde contre les raccourcis : « Les coûts de mécanisation ne peuvent pas s’interpréter seuls. Il faut regarder en parallèle les coûts de main-d’œuvre : ils peuvent se compenser. » Il ne reste qu’à « saturer » au mieux ces deux postes de charges pour gagner en compétitivité. Toutes les solutions ne sont pas transposables à nos structures d’exploitation mais il y a de bonnes astuces à piocher un peu partout.
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