« Je produis mes semences de mélanges va « Je produis mes semences de mélanges variétaux de blé »
Alors que l’utilisation de mélanges variétaux en blé augmente, reportage dans le Loiret au cœur d’un chantier de tri et de préparation de semences.
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C’est la troisième année que Gilles Van Kempen, agriculteur sur 250 ha à Châtillon-Coligny, dans le Loiret, sème des mélanges variétaux de blé. « Mes terres de limons sur silex offrent un petit potentiel, explique l’agriculteur. S’il pleut, j’ai rapidement des problèmes d’hydromorphie car le sous-sol est imperméable et, d’un autre côté, je n’ai pas de réserve utile. Mes blés atteignent en moyenne 60 q/ha et, grâce aux mélanges, je sécurise ce rendement. »
En choisissant en moyenne huit variétés, Gilles répartit notamment les risques de sensibilité aux maladies. « Je suis sûr de ne pas avoir les meilleures variétés, mais je n’ai pas non plus les pires. La fusariose, par exemple, est une maladie liée à une pluie à un stade précis de la floraison. Or, dans un mélange, toutes les variétés ne sont pas concernées en même temps. » Avec la rouille jaune, l’effet est encore plus net : Gilles ne rencontre plus la maladie sur son exploitation (lire l’encadré ci-dessous).
De là à constater une réelle baisse d’utilisation des phytos due uniquement aux mélanges, l’agriculteur ne peut le confirmer. « Pour moi, les mélanges variétaux font partie d’un ensemble de pratiques, comme le semis direct ou le bas volume, qui vise la réduction des phytos. »
Quatre critères de choix
Le choix du mélange s’effectue selon plusieurs critères. Gilles Van Kempen sélectionne un tiers de blé barbu contre les insectes et les sangliers, un tiers résistant aux maladies et le dernier tiers avec un bon potentiel de rendement. « Pour assurer un taux de protéines autour de 11,5 %, je rajoute un blé de force », précise l’agriculteur.
Concrètement, en 2017, il a choisi huit variétés en concertation avec sa coopérative, Caproga. Il les a semées, déjà mélangées, sur deux hectares. Cet été, il a récolté environ 12 t au total, puis a trié les impuretés et appliqué sur les grains un traitement de semences fongicide avec Emmanuel Pechot, de la société Eptasem (lire l’encadré ci-dessus). Il resème cet automne ce mélange sur 80 ha. Il revendra la récolte à sa coop.
Pour le blé de maïs, Gilles ne semait jusque-là qu’Apache, une variété pure plus résistante à la fusariose. « En semis direct depuis cinq ans, le risque fusariose augmente en blé de maïs », explique l’agriculteur. Alors cet automne, il s’est lancé dans les mélanges sur ces parcelles en choisissant trois variétés résistantes.
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