« Nous transformons le bois bocager en p « Nous transformons le bois bocager en plaquettes »
La Cuma Haies’Nergie et Territoires redonne une valeur commerciale au bois issude l’entretien et de la préservation des haies.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
ÀCressy (Seine-Maritime), l’EARL des Vieilles rues est toujours allée de l’avant. Philippe et Isabelle Dilard sont entrés dans le réseau Farre en 2005, et sont depuis 2006 membres du périmètre de certification Iso 14001 de l’association Terr’Avenir Normandie. Ils ont aussi adopté de nombreuses mesures environnementales (baisse de l’utilisation des intrants, re-façonnages de talus avec plantations de haies ou encore agroforesterie…). La conversion en « bio » est même prochainement programmée.
En 2006, l’EARL a intégré l’association Eden (Énergie durable en Normandie). « En 2002, elle avait fait l’acquisition d’un broyeur de branche pour l’autoconsommation de plaquettes, car beaucoup d’adhérents avaient des chaudières à bois, explique Philippe Dilard. De notre côté, nous avions décidé de faire du paillage avec les branches issues de l’entretien des haies, en attendant notre chaudière, installée en 2013. »
Une ressourceà ne pas négliger
Les haies sont en effet souvent abandonnées, alors qu’elles ont de multiples intérêts (hydraulique, touristique, biodiversité…) et qu’elles sont aussi potentiellement génératrices d’un revenu, au même titre d’une culture ou que du lait.
En 2009, Eden a obtenu un contrat avec la chaudière de la commune Saint-Saëns (Seine-Maritime) qui devait être approvisionnée en bois bocager à hauteur de 25 %. Un des bâtiments de l’EARL ne servant plus, il a été aménagé (1) pour créer la plate-forme de stockage des plaquettes de bois. Ces dernières doivent effectivement rester six à huit mois à l’abri pour être suffisamment sèches.
Mais pour ce premier contrat, fournir 55 t de plaquettes de bois avec une machine à main était devenu impensable. Alors à partir de 2010, sous l’impulsion de la FDCUMA de Haute-Normandie, l’agriculteur a été fait appel à l’expertise de la Cuma Innov‘61 (Orne) qui avait fait l’acquisition d’une machine à grappin cinq ans auparavant. « Finalement en décembre 2012, avec 12 autres agriculteurs hauts-normands, nous avons créé la Cuma Haies’Nergie et Territoires, fait savoir Philippe. Nous avons reçu notre déchiqueteuse fin 2014 et, dès 2015, 531 heures de rotor étaient réalisées. » Aujourd’hui, la Cuma compte plus de 130 adhérents et utilisateurs. L’emploi d’un chauffeur est assuré et un second vient d’être formé pour le remplacer et pour travailler sur d’autres activités de la Cuma (lire encadré ci-dessous).
« Si depuis 2010 tout le bois généré par nos broyeurs avait été mis dans des chaudières en substitution de d’énergie fossile, c’est plus de 7 millions de litres de fuel qui auraient été économisés par nos adhérents avec du bois souvent décrit, à tort, comme un déchet », précise l’exploitant, sachant qu’environ 20 % de ces plaquettes sont utilisées également en paillage et litière. La Cuma a facturé 134 000 € de travaux pour 2015, pour l’équivalent de 1 700 000 litres de fuel (sous forme de plaquettes), soit une facture énergétique presque divisée par 10.
(1) Plate-forme soutenue pour l’Ademe, le Pays de Bray, la Seine-Maritime, la région Haute-Normandie et le fonds européen « Leader ».
[summary id = "10021"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :