Bovins à viande Améliorer son autonomie fourragère en bovins viande
Sur les dix dernières années, les épisodes de sécheresse sont plus fréquents. Sécuriser son système fourrager devient ainsi un enjeu important sur les exploitations tant d’un point de vue technique que financier.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Depuis plusieurs années, la taille des troupeaux des exploitations produisant des bovins viande a fortement progressé, alors que les stocks de report de fourrage se sont effrités. Il devient difficile d’en faire à la fois pour l’hiver et pour l’affouragement des animaux au pré durant l’été, parfois l’automne. Dans ce contexte délicat, comment améliorer son autonomie fourragère ?
Trouver l’équilibre
Entre fauche et pâturage
La première clé à mettre en œuvre pour couvrir ses besoins en fourrage est de travailler sur l’équilibre fauche-pâturage. C’est l’action qui coûte la moins cher. « Dans notre département, nous sommes en moyenne à 60-70 ares par unité de gros bétail (UGB), et on peut facilement descendre jusqu’à 45-50 ares avec le pâturage tournant », précise Yvan Lagrost, conseiller fourrage à la chambre d’agriculture du Cher.
C’est un investissement en temps et en aménagement la première année, car cela nécessite de plancher sur les clôtures et les points d’abreuvement. Cependant, cette nouvelle organisation du pâturage est en place pour plusieurs années. Alterner fauche et pâturage offre de mieux gérer la flore de ses prairies. La première favorise les graminées et le deuxième les légumineuses.
Raisonner la fertilisation
Pour sécuriser son rendement fourrager, les prairies de fauche en foin, ensilage ou enrubannage ont besoin d’une fertilisation raisonnée. L’apport régulier de fumier (tous les deux ans) sur les parcelles de fauche couvre souvent les besoins en engrais de fond (PK).
Au sujet de l’azote, le niveau des apports est à adapter au mode d’exploitation, ainsi qu’à la proportion de légumineuses dans le mélange. Les ensilages-enrubannages exigent des quantités d’azote plus élevées et des épandages plus précoces que des foins.
Entre foin, ensilage, enrubannage
« Sur les dix dernières années, on remarque que le printemps est peu marqué par des déficits hydriques. Afin de développer son autonomie fourragère, il est essentiel de tirer parti au mieux de cette période favorable à la pousse de l’herbe. En ce qui concerne les exploitations en système foin uniquement, c’est compliqué », prévient Yvan Lagrost.
Le rendement pour une coupe de foin est compris entre 3-5 t de MS/ha. Une coupe d’ensilage ou d’enrubannage suivi d’une deuxième coupe de foin permet de produire 6 à 7 t de MS/ha au total. En plus d’augmenter le volume de fourrage, la recherche de coupes précoces enrichit la qualité de ce dernier et limite, par conséquent, la quantité de concentrés à distribuer.
Adapter son système
Une des contraintes fortes lorsqu’un exploitant intègre de l’enrubannage ou de l’ensilage dans son itinéraire technique, est qu’il doit adapter toute la chaîne de récolte (chantier d’ensilage, d’enrubannage…), celle de stockage (silos adaptés…), ainsi que celle de distribution (dérouleuse, distributrice, adaptation des bâtiments…). Tous ces éléments pratico-pratiques sont à prendre en compte afin de faire un choix.
Assurer le stockage
« Auparavant, il fallait être en mesure de stocker le fourrage pour assurer les six mois d’hiver. Aujourd’hui, le besoin est plutôt de sept-huit mois », constate l’expert. Les bâtiments existants sur les exploitations sont donc souvent insuffisants. En outre, il existe des aides au financement des bâtiments de stockage, notamment dans le cadre des PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).
Revoir l’assolement
Diversifier les types de fourrages
Si l’on se trouve en système polyculture-élevage, il est plus aisé de diversifier les types de fourrages. Par exemple, en semant des ray-grass d’Italie, des méteils récoltés immatures ou des prairies temporaires multi-espèces. L’implantation de luzerne est aussi une bonne solution, à condition d’avoir des sols filtrants et avec un PH adapté.
Convertir des parcelles en herbe
Une réflexion est également à mener à l’échelle de l’exploitation et des rotations. Les cultures fourragères représentent une tête d’assolement intéressante. Il est de même possible de passer les petites parcelles, celles qui sont éloignées ou qui ont un potentiel limité, en grandes cultures en herbe. Marie Salset
[summary id = "10038"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :