Au Pérou, un nouveau maïs pour réduire la dépendance aux importations

L’Institut national d’innovation agraire (Inia) du Pérou a mis au point un maïs jaune dur local qui pourrait « révolutionner » la production sur la côte nord du pays, selon ses créateurs. L'objectif principal est de réduire la forte dépendance des filières du porc et de la volaille à l’égard des importations.

Son nom ? L’hybride Inia 627 Pátapo, qui promet d’augmenter le rendement du maïs de 72 %, soit entre 11,52 et 14,20 tonnes supplémentaires par hectare. Disponible à la fin de 2024, on estime qu’il pourrait être implanté par plus de 43 000 petits et moyens producteurs.

Sa valeur réside dans sa tolérance à Phyllachora maydis et à la « pourriture de l’épi de maïs » (Fusarium sp. et Aspergillius), les principales maladies affectant la culture dans le pays. Cette nouvelle variété promet des grains à haute teneur en carotène et exempts de mycotoxines, ce qui la rend idéale pour l’aliment du bétail, principalement pour les volailles et les porcs. Elle s’adapte en outre très bien aux différents climats et sols de la côte nord et centrale du pays.

23 % de la consommation couverte

Au Pérou, la principale région productrice de maïs est la jungle, qui représente la plus grande zone de culture avec 53 % du total national. Cette région bénéficie de conditions climatiques et pédologiques idéales pour la culture du maïs, ce qui contribue de manière significative à la production nationale.

En deuxième position se trouve la côte nord, qui représente 22 % de la superficie implantée en maïs et, bien que la production soit plus faible, sa contribution est tout aussi importante en raison de la variété de maïs adaptée à ses conditions spécifiques. Les deux régions jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en maïs du Pérou, chacune contribuant en fonction de ses caractéristiques et ressources locales.

Jorge Ganoza, le directeur d’Inia, explique que la nouvelle semence résoudra les deux principaux problèmes auxquels est confrontée la culture dans la région côtière du nord du Pérou : l’incidence des maladies fongiques et le coût élevé des semences importées.

En 2023, la demande des industries d'aliment du bétail en maïs jaune s’élevait à 4 800 000 tonnes, dont 77 % étaient couverts par les importations et seulement 23 % par la production nationale.

Une véritable opportunité

« Grâce à son adaptabilité, son rendement et sa résistance, le maïs jaune dur se présente comme une option indispensable pour l’avenir de l’agriculture péruvienne, comme un symbole de progrès et de durabilité sur les terres qui l’ont vu naître », ajoute Jorge Ganoza. « Cette nouvelle variété améliorera la compétitivité des producteurs de maïs en obtenant de meilleurs prix qui leur permettront de maintenir la production », déclare le fonctionnaire. « En outre, une chaîne d’approvisionnement solide et bien gérée pour le maïs jaune dur renforce la résistance de l’industrie aux fluctuations des prix. »