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Le Brésil tente de recenser les dégâts après les inondations

L’importance des inondations rend les estimations des dégâts difficiles pour le secteur agricole brésilien.

Les graves inondations dans l’État du Rio Grande do Sul ont durement touché les agriculteurs brésiliens et les infrastructures agricoles.

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Le niveau de l’eau a baissé, mais les prévisions pour les jours qui viennent sont préoccupantes. Dans l’État du Rio Grande do Sul dans le sud du Brésil, une poignée de communes seulement a pu échapper aux crues des derniers jours. Plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie et les dégâts matériels sont impressionnants. Mais l’accalmie prévoit d’être de courte durée avec de nouvelles fortes précipitations annoncées cette semaine.

Des pertes pouvant atteindre 100 %

En attendant, agriculteurs et transformateurs de ce grand État agricole font déjà un premier bilan. En soja d’abord, la récolte n’ayant atteint que 78 %, l’organe d’appui technique agricole Emater évoque des pertes possibles allant jusqu’à 100 % sur des surfaces encore sur pied. En volume, cela pourrait représenter près de 5 millions de tonnes au total. En maïs, là aussi ce sont les parcelles pas encore récoltées qui souffrent. L’Emater cherche à quantifier les pertes de production et alerte déjà sur la germination sur pieds observée dans certaines zones.

Mais ce qui est récolté n’est pas pour autant épargné. Plusieurs silos de stockage ont été atteints sans pour l’heure connaître l’étendue précise des dégâts. L’alimentation animale est également affectée par les coulées de boue dans les pâturages et les silos d’ensilage inondés dans les fermes. On s’inquiète d’ores et déjà des conséquences sanitaires sur les animaux, notamment à cause de la qualité de l’eau ingérée. Les animaux noyés, notamment des porcs, se comptent déjà par milliers mais toutes les espèces sont concernées. Les chiffres définitifs ne devraient pas être connus avant plusieurs semaines.

Un impact financier conséquent

En aval cette fois, c’est la transformation de la viande qui rapporte des difficultés. En plus des problèmes de transport, une dizaine d’abattoirs a dû ralentir ou stopper leurs activités dans un État représentant plus de 10 % de la production de poulet, mais surtout 20 % de celle de porc. Au total, la Confédération nationale des communes estime les pertes financières pour le secteur agricole à plus de 1,71 milliard de réais (environ 300 millions d’euros).

Les conséquences pour le reste de la population ne seront pas neutres. La Fecomercio de São Paulo (Fédération du commerce de biens et services) prévient dans un communiqué craignant un impact direct sur le prix de l’alimentation. « Les prix, qui avaient déjà augmenté depuis l’année dernière en raison d’un autre facteur climatique (El Niño), devraient subir encore plus de pression. Dans le cas des légumes, il est probable qu’il y aura une pénurie de stocks dans les établissements pendant quelques semaines », avertissent-ils.

« D’autres produits susceptibles de devenir plus chers sont les fruits : les raisins, les pêches et les pommes, traditionnels de la Région, pourraient voir leur production et leur flux affectés par les fermetures de routes, affectés par les dommages ou le déplacement des camions utilisés pour fournir un soutien à la population touchée. »

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