« Nous alimentons et paillons nos brebis avec un chariot élévateur »
Équipé au choix, d’une dérouleuse, d’une pailleuse ou d’un godet distributeur, le chariot élévateur du Gaec des Bergers de l’Anger se charge de la ration de 1 000 moutons.
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Polyvalence, coût d’achat et coût d’entretien, mais surtout compacité, autant de raisons qui ont poussé Sandrine Thiery et son fils Hugo Henrique, à se tourner vers un chariot élévateur pour nourrir et pailler leurs animaux. À la tête du Gaec des Bergers de l’Anger, ces éleveurs de moutons, situés dans la plaine des Vosges, entraînent avec ce petit outil de manutention, leur pailleuse, leur dérouleuse ainsi qu’un godet distributeur.
Un choix réalisé avec l’arrivée de l’actuelle bergerie, « Nous cherchions une solution compacte et pas chère pour distribuer la ration dans notre nouveau bâtiment. C’est mon père, qui travaillait avec des chariots élévateurs, qui a pensé à utiliser ces engins », se souvient Hugo.
Un demi-tour sur place
Construite il y a quinze ans, la bergerie comprend trois couloirs d’alimentation parallèles. Pour autant, Hugo limite l’ouverture des différentes portes lors de la distribution. « Les agneaux, ça reste fragile ! Et on évite les courants d’air. » Cela ne limite en rien l’efficacité du système, l’éleveur et son véhicule, se faufilent avec une étonnante dextérité au milieu des différents couloirs d’alimentation.
Hugo passe de lots en lots grâce à un couloir central en perpendiculaire, qui relie les trois autres. Une fois la rangée terminée, il fait demi-tour dans le couloir pour continuer. « Nous avions prévu des couloirs assez large, mais ça tourne sur place cette machine », insiste Hugo. Cette solution se révèle également pratique. Sans porte et facile d’accès, les nombreux allers-retours en cabine sont rapidement et facilement exécutés.
Dans ce ballet, le chariot élévateur ne sort pratiquement pas du bâtiment. Les balles de foin, d’enrubannées et de pailles, sont chargées dans les différentes machines avec un valet de ferme. « Il réalise toutes les petites bricoles, c’est plus pratique et ça consomme moins qu’un télescopique », nous glisse l’éleveur, en passant d’une cabine à l’autre.
Un coût imbattable
C’est également le coût d’utilisation qui a séduit ces éleveurs. « On a acheté le chariot élévateur d’occasion environ 4 000 €. Ce sont des machines fiables avec des coûts d’entretien très limités », assure Hugo. Le premier modèle arrivé sur l’exploitation souffle ses 25 bougies et affiche 22 700 heures au compteur. Il a été rejoint depuis quelques années par un petit frère. « C’est un peu pour soulager le premier mais ça permet aussi de réaliser deux actions en même temps. » Du côté de la consommation aussi, cette solution est presque imbattable. « On remet 20 litres de GNR tous les dix jours », sourit Hugo.
Si le chariot élévateur est la pierre angulaire du système, il est couplé à plusieurs outils pour réaliser les astreintes. Une dérouleuse-pailleuse assure la litière alors qu’un godet distributeur apporte les céréales et les compléments. Les éleveurs ont complété la panoplie avec une dérouleuse d’occasion. Trois outils sont ainsi utilisés, avec pour chacun, une fonction précise.
« C’est plus pratique, notamment pour passer d’un produit à l’autre rapidement. La dérouleuse sert uniquement au foin et à l’enrubanné, mais c’est entre 1 500 et 1 600 balles par an, rappelle Hugo. Par contre, en été on utilise moins d’une botte de paille par jour. Avec une seule machine, il faudrait alors manipuler et déplacer des balles entamées. » Au quotidien, le passage d’un outil à l’autre est réalisé rapidement et les trois opérations sont achevées en une heure.
Quelques adaptations
Ces différentes machines ont bien sûr été adaptées pour les pales du chariot élévateur. La dérouleuse-pailleuse, renouvelée au moment de la mise en place du système, a été directement commandée avec un système à fourreau. Le godet comme la dérouleuse ont été modifiés. « On a simplement soudé des fourreaux sous la dérouleuse. Pour le godet, c’est son constructeur qui nous a réalisé une solution boulonnée et donc réversible. »
Le chariot élévateur a également subi une légère modification. Une ligne hydraulique, nécessaire pour entraîner les différents appareils, a été apportée. « On a ajouté un bloc avec un branchement push-pull, repris sur la fonction de translation. Avec une vanne manuelle, on sélectionne ce que l’on veut piloter. »
La dérouleuse-pailleuse, munie de plusieurs fonctions, nécessite un branchement électrique pour piloter les électrovannes. Hugo commande ces dernières avec un interrupteur ajouté sur le levier de commande.
L’éleveur, convaincu de solution, en reconnaît volontiers les limites. « Il faut un sol plat et sec car un chariot élévateur ça n’a pas d’adhérence. Dès que ça monte ou que c’est un peu mou, il faut oublier », concède Hugo. Des contraintes qui n’ont pas empêché le jeune éleveur de choisir aussi son petit chariot élévateur pour nourrir le troupeau de mères angus, arrivées avec son installation.
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