« Je mise sur les fauches précoces pour mes bovins allaitants »
David Boucher, éleveur dans la Creuse, ensile tôt ses méteils et ses prairies afin de récolter des fourrages riches et limiter ses achats de concentrés protéiques.
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« Au printemps, je fauche 30 à 40 ha d’herbe le même jour, lorsque la somme des températures se situe autour de 700°C », explique David Boucher. À la tête de 180 limousines à Saint-Dizier-Masbaraud dans la Creuse, l’exploitant rythme la valorisation de l’herbe de ses prairies sur la météo et les sommes de températures. Il reçoit chaque semaine le bulletin « Herbe et fourrages » de la chambre d’agriculture, ce qui lui permet d’adapter ses décisions aussi bien pour la gestion du pâturage que pour le déclenchement des récoltes.
« En 2024, il a fallu être réactif pour passer entre les gouttes, mais une courte fenêtre a suffi pour faucher le 9 mai et ensiler dans la foulée », explique-t-il. Sur les 30 ha, 5 à 6 ha concernaient du méteil et le reste des prairies temporaires. Le méteil est une valeur sûre car il fournit 7 à 8 tonnes de matière sèche par hectare chaque année.
15,3 % de MAT pour le méteil
La qualité était aussi au rendez-vous, malgré la météo capricieuse. La matière azotée totale (MAT) atteignait 15,3 % pour 0,82 UFL et 0,75 UFV par kg de matière sèche. Au semis, vers le 20 septembre, le mélange était constitué de 30 kg/ha de pois et autant de vesce. Les deux sont achetés et mélangés avec du blé ou du triticale (110 kg/ha) produit sur l’exploitation.
Les bons rendements sont aussi le fruit d’un entretien rigoureux des surfaces. Les apports d’amendements calcaires et de fumier sont réguliers. « À « 200°C », j’apporte aussi 200 kg de 19-7-17 », ajoute David Boucher. Le maïs est semé en mai dans la foulée de la récolte du méteil. 12 à 14 t de MS/ha sont récoltées en septembre. Ensilage de maïs et ensilage d’herbe constituent la base de la ration des vaches suitées pendant l’hiver. En plus du foin (7 kg/j), les vaches consomment 6 kg brut d’ensilage de maïs par jour et 20 kg brut d’ensilage d’herbe. Les besoins sont couverts en totalité par les fourrages. Aucun complémentaire n’est ajouté.
Un système sécurisé
Les vaches et les génisses à l’engraissement reçoivent, quant à elles, 7 kg de méteil, 15,5 kg d’ensilage de maïs, 1 kg de foin, 1 kg de triticale produit sur l’exploitation et 5 kg de corn gluten à 34 % de MS acheté dans le commerce (105 €/t). Les achats sont donc limités.
« Ajouter du méteil fourrage dans la ration d’engraissement permet de sécuriser les stock-cars la ration ne repose pas sur le seul ensilage de maïs, souligne Benoît Giraud, conseiller à la chambre d’agriculture de la Creuse. L’ensilage de méteil sécurise aussi la ration dans la mesure où il y a plus de cellulose et moins d’amidon que dans une ration à base d’ensilage de maïs seul. »
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