« J’engraisse mes jeunes bovins avec des coproduits secs »
L’atelier d’engraissement de Kévin Caillet a vu le jour grâce à l’achat de coproduits. Céréales broyées, corn gluten feed, coques de soja, tourteau de colza… Sa stratégie « opportuniste » repose sur un calcul précis du coût de la ration sèche des jeunes bovins.
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L’hiver 2020-2021 marque la création de l’atelier d’engraissement sur l’EARL Caillet, un élevage de 160 mères charolaises à Haute-Amance (Haute-Marne). Kevin Caillet, chef d’exploitation, se lassait de voir ses broutards partir à l’exportation. « Je voulais que ma production soit utile en France, décrit-il. Quand le prix du broutard était bas, j’ai décidé de les garder et de les engraisser. Mais je n’avais rien pour les nourrir. Tous mes fourrages étaient consommés par les vaches. » C’est là que les coproduits entrent en scène. Ration sèche ou ration humide, le choix est économique. « J’essaye d’être opportuniste afin d’avoir un prix égal pour alimenter chaque lot. »
2,68 € par animal et par jour
Avec une période de vêlages de septembre à novembre, et l’autre de mi-avril à mi-juin, l’EARL engraisse deux lots de broutards en moyenne pendant 250 jours. « Lors de mes commandes de coproduits, j’essaye de couvrir les deux tiers de la ration d’un lot entier, estime Kevin. Donc pour chaque nouveau groupe d’animaux, la stratégie alimentaire est revue. »
Kevin Caillet a commencé l’engraissement avec une ration humide : un tiers de pulpe de betteraves, un tiers de corn gluten feed, et un tiers d’enrubannage de ray-grass. En juillet 2024, il opte pour une ration sèche. Pour 12 kg distribués par jour en finition, l’équilibre est précis : 1,33 kg de céréales broyées, 2,66 kg de corn gluten feed, 2,66 kg de coques de soja, 1,33 kg de tourteau de colza, 100 grammes de minéraux, 200 grammes de bicarbonate, et pour le reste, de l’enrubannage de ray-grass.
« Avec un objectif de 1,5 kg de gain moyen quotidien (GMQ), j’obtiens une ration qui coûte 2,68 € par jour en moyenne pour chaque animal à l’engraissement », calcule Kevin. L’objectif est de vendre des jeunes bovins dont les carcasses pèsent 430 à 440 kg. « En dessous de 380 kg, le prix de vente ne couvre pas les coûts de production. »
Distribuer tous les deux jours
Le prix des coproduits secs est fixé grâce aux contrats que passe Kevin, alors que celui des matières premières humides fluctue. « Je préfère acheter du sec car je connais directement mon coût d’aliment, et je commande à l’année via des contrats. » Le contrat, payé en deux fois dans l’année, porte sur 100 tonnes de céréales, 84 tonnes de corn gluten feed, 84 tonnes de coques de soja et moins de 14 tonnes de tourteau de colza.
Côté préparation, le sec remporte le prix de l’efficacité dans le système de Kévin. « Je prépare la ration en 30 à 45 minutes dans le bol tous les 4 jours et je distribue tous les deux jours, en seulement 10 minutes. En ration humide, il faut donner à manger tous les jours, et racler le reste pour que l’auge ne chauffe pas. C’est bien plus chronophage et moins stable en termes de qualité. »
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