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En race limousine, des pistes pour une finition économe des réformes

Chaque année, environ un tiers du troupeau de Thorigné-d’Anjou est réformé.

Des essais menés à la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, montrent qu’il est possible sous conditions de réduire la durée de finition et la quantité de concentrés distribuée.

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La ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou (Maine-et-Loire), en système biologique, réforme chaque année un tiers de ses 90 vaches limousines. Avec, comme tout élevage, la volonté de dégager une marge suffisante, en répondant à la demande du marché. Dans ce cadre, « l’équipe a voulu savoir s’il était possible d’adapter la stratégie de finition à l’âge des animaux », explique Soizick Rouger, chef de projet à l’Itab (Institut technique de l’agriculture biologique).

Une finition adaptée à l’âge de l’animal

Une étude portant sur 111 animaux a été réalisée. À l’engraissement, elle a permis de comparer les prises de poids des femelles âgées de six ans et plus à celles de six ans et moins. Sans surprise, « dans le lot des six ans et plus, on constate qu’après les deux premiers mois d’engraissement, la prise de poids journalière diminue, au fur et à mesure que la durée d’engraissement augmente ».

Passé 100-105 jours, le GMQ plafonne à 500 grammes. Le bilan économique devient négatif, de 71 centimes par jour et par animal, calculé sur la base d’une ration à 2,60 € par jour et d’un gain en poids de carcasse de 350 grammes par jour (1,89 €/j). Pour ces animaux, une finition sur 100-105 jours au maximum paraît plus pertinente d’un point de vue technico-économique.

Concernant les animaux plus jeunes, la prise de poids reste soutenue plus longtemps. À 100 jours de finition, le GMQ dépasse encore 800 g. Le bilan économique reste légèrement positif, de l’ordre de 8 centimes par jour et par animal. Pour ces animaux, « une finition plus longue reste intéressante ».

Passer de 6 à 3 kg

En parallèle, les partenaires de la ferme expérimentale ont aussi étudié les niveaux de complémentation. L’exploitation travaille sur des rations 100 % autonomes. En finition, elle obtient ses meilleurs résultats techniques avec un enrubannage de prairie à flore variée couplé à 6 kg de concentrés (20 % de pois – 80 % de triticale).

Ce niveau de complémentation restant élevé, il a été comparé à un régime plus sobre, à 3 kg. Dans cette configuration, les performances de croissance sont logiquement moindres, avec un GMQ moyen de 816 g contre 932 g pour le lot complémenté à six kilos.

À poids de carcasse proches, l’essai met également en évidence une durée d’engraissement plus longue. Les animaux complémentés à 3 kg ont été finis en 163 jours, pour un poids de carcasse de 437 kg. Le lot à 6 kg a été fini en 153 jours, pour un poids de carcasse de 442 kg.

D’un point de vue économique, la complémentation à 3 kg se traduit par un coût alimentaire inférieur : 351 € contre 424 €. Malgré une consommation plus importante d’enrubannage (10,3 kg MS par jour contre 8,5 kg MS par jour), elle dégage une marge sur coût alimentaire supérieure. La différence est de 44 € (475 € contre 431 €).

« Ce régime à 3 kg est une piste intéressante à creuser », confirme l’équipe de Thorigné-d’Anjou, tout en insistant sur l’importance d’un fourrage de qualité. « C’est à cette condition qu’on pourra économiser des concentrés et ne pas aller jusqu’à six kilos. »

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