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« Avec la betterave fourragère, mes résultats zootechniques se sont améliorés »

« La betterave se mérite, parce qu'il faut la suivre, mais ça vaut le coup pour le troupeau », expllique Gilles Brast.

Si elle demande un investissement important en matériel et en suivi, la betterave fourragère a de nombreux atouts. C’est en tout cas l’avis de Gilles Brast, éleveur de vaches laitières dans l'Aveyron.

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Si tous les enfants n’aiment pas la betterave, les vaches l’adorent ! « Elles se jettent dessus, c’est impressionnant ! », s’exclame Gilles Brast, éleveur de 150 vaches laitières à Druelle-Balsac, dans l’Aveyron. Et lui aussi les apprécie, notamment pour leur apport d’énergie dans la ration : « Nous avons déjà des taux assez élevés avec notre troupeau de brunes et de prim’holsteins, mais le TP augmente de 0,5 point et le TB gagne 2 points lorsque les vaches mangent des betteraves fourragères », se félicite-t-il.

Un troupeau en forme

L’éleveur aveyronnais assure aussi que la betterave améliore la santé de son troupeau : « Mes vaches ont la flore ruminale plus mobile, la panse fonctionne mieux. Bref, elles digèrent mieux. » Un document de 2020 du programme Herbe et fourrage du Centre-Val de Loire confirme que la plante « limite les risques d’acidose à l’origine de nombreux troubles métaboliques » et « stimule le métabolisme digestif des animaux ». Gilles Brast a même noté une baisse d’environ 33 % de mammites et autres boiteries depuis qu’il l’a incluse dans la ration.

Il distribue les betteraves, entières, uniquement aux vaches en production. « Quand on l’incorpore, la complémentation ne bouge pas. Mais on supprime l’orge et on baisse la quantité de maïs ensilé », témoigne-t-il. Lui s’est d’ailleurs lancé dans cette culture non pas pour améliorer les taux du lait, « comme beaucoup », mais « pour pallier le manque d’énergie, parce que nous avions perdu des terres où nous cultivions du maïs. »

Pour que les bienfaits durent longtemps, il préfère en donner peu à 18 % de MS mais « le plus longtemps possible ». Attention toutefois : la conservation ne va pas au-delà de cinq mois. Et, en extérieur, il faut couvrir le tas la nuit, lorsque la température descend sous les –5°C. Le nettoyage des betteraves est effectué par l’arracheuse.

Une plante résiliente

L’éleveur savoure également « la résilience » de la betterave : « Quand il fait trop sec, elle se met en dormance. Et, cette année, elle a pris la grêle le 13 août mais elle repart. » Le tout avec des rendements de 60 à 80 t brut/ha en sec, comme chez Gilles Brast, et au-delà des 100 t en irrigué. « Un hectare de betterave fourragère produit 2 000 à 2 500 UF de plus qu’un hectare de maïs fourrage », soulignait ainsi Herbe et fourrage du Centre-Val de Loire. « Ce que j’aime, c’est qu’on cherche des solutions au lieu de pleurer chaque année sur le maïs… », reprend l’éleveur.

L’un des inconvénients reste le coût de ce fourrage. L’éleveur est en service complet avec la Cuma départementale énergie innovation (DEI), ce qui « a un coût ». Sur ses 5 ha, en comptant les semences activées (variété Abramo) et tout le travail, l’addition est d’environ 1 700 €/ha. L’Aveyronnais compte : « C’est 300 à 400 € de plus que sur un maïs, mais mon prix du lait a augmenté de 10 €/1 000 l, mes résultats zootechniques sont meilleurs, ça se complète très bien avec le maïs et il y a le plaisir de l’éleveur de voir ses vaches se régaler. »

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