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« Mes vaches laitières pâturent presque toute l’année »

Baptiste Lemonnier estime que l’herbe pâturée représente 52 % de l’apport fourrager annuel en matière sèche de ses laitières.

Chez Baptiste Lemonnier, le pâturage toute l’année rime avec qualité des produits, économie, gain de temps et bonne santé des bovins.

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« J’ai évolué vers une ration à base d’herbe pour assurer une qualité constante de la crème que je commercialise en vente directe, explique Baptiste Lemonnier. Depuis, je me suis passionné pour le pâturage. » Installé en 2012 à Fongueusemare (Seine-Maritime), Baptiste élève 65 vaches laitières pour une production de 370 000 litres de lait dont 300 000 litres transformés en crème et en beurre. Depuis 2022, 15 hectares de dérobées lui permettent de faire pâturer les laitières toute l’année tout en préservant le repos de ses prairies.

Des dérobées pour l'hiver

Implantées avant le lin et les betteraves, ces cultures fourragères sont composées de ray-grass et de trèfle. Elles sont pâturées du 15 décembre au 15 février. Leur production oscille entre 1 et 1,5 tonne de matière sèche par hectare. Cette pratique est rendue possible car les sols assurent une bonne portance.

Bénéficiant d’un parcellaire regroupé de 80 hectares sur les 90 hectares qu’il exploite, Baptiste Lemonnier a également aménagé 22 paddocks d’un hectare avec accès à l’eau. 15 hectares sont en prairie permanente avec une majorité de ray-grass anglais et un peu de trèfle. 7 hectares de prairies temporaires incluent du ray-grass, du dactyle, de la luzerne et du trèfle. Chaque paddock est investi par les laitières par séquence de trois jours du 15 février au 15 décembre.

« Au premier passage, je recherche un déprimage efficace, précise Baptiste. Je force les vaches à manger les refus. C’est le seul passage où j’utilise le fil que j’avance quotidiennement. » Le silo d’ensilage d’herbe est fermé en avril jusqu’en juillet. « Mon but est d’éviter de faucher les parcelles qui n’y sont pas destinées », souligne l’éleveur. Il veille quotidiennement à l’évolution de ses prairies. Littoral Normand, son organisme de conseil en élevage, réalise cette année un contrôle hebdomadaire avec un herbomètre.

Avoir de bons chemins

Pour les vaches laitières, le pâturage est ainsi exclusif au printemps. Le reste de l’année, il est complété par de l’herbe ensilée sur deux ou trois hectares de prairies temporaires, de luzerne cultivée sur cinq hectares et de maïs épi.

L’hiver dernier, les vaches sont sorties quotidiennement à l’exception de trois jours de fortes pluies. L’année précédente, elles sont restées trois semaines dans le bâtiment. « Elles passent la nuit dans le bâtiment de décembre à février mais sortent au moins de 9 heures à 16 heures », détaille Baptiste.

À ses yeux, des chemins bien aménagés sont essentiels pour bien desservir les paddocks en hiver. L’éleveur prévoit d’ailleurs de réaliser 300 mètres supplémentaires de chemins d’accès. Un projet chiffré à 25 000 €. La principale contrainte du pâturage ? « Le bon entretien des clôtures. » Ces dernières ont coûté environ 2 000 € à l’éleveur, tout comme les installations d’abreuvement.

Au bilan, « l’herbe pâturée représente 52 % de l’apport fourrager annuel en matière sèche, chiffre l’éleveur. Je suis en mesure d’assurer une qualité régulière de ma crème à la hauteur des exigences de mes clients dont certains restaurateurs étoilés. » Les charges sont contenues avec moins de carburant et d’usure de matériel. Les achats d’aliments sont passés de 50 000 € par an en 2013 à 20 000 € en 2023. Le coût alimentaire ne dépasse pas 60 €/1000 litres.

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