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Le toastage du soja, une technique à considérer

La production des vaches nourries avec du soja toasté a bondi, mais les taux ont baissé.

Gagner quelques points d’autonomie en toastant des graines de soja est possible, mais cela n’est pas toujours intéressant économiquement.

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Un essai conduit par l’Institut de l’élevage et la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire à la ferme du lycée agricole de Fontaines en Saône-et-Loire a montré que la substitution du tourteau de colza par des graines de soja toastées est possible. « Nous observons toutefois un effet défavorable sur les taux, explique Denis Chapuis, de la chambre d’agriculture. Cela peut représenter une perte économique importante en fonction du système de rémunération des laiteries. »

L’expérimentation conduite durant l’hiver 2022 pendant dix semaines a comparé les performances de deux lots homogènes de 25 montbéliardes. L’un a reçu du tourteau de colza et l’autre des graines de soja toastées (lire encadré). « La distribution de 3 kg de graines toastées a permis l’économie de 3,4 kg de tourteau de colza », décrit Denis Chapuis.

Dès la première semaine, la production des vaches nourries avec du soja toasté a bondi. Elles ont produit 3 kg de lait par jour de plus que le lot « tourteau de colza ». Les taux étaient cependant beaucoup plus faibles : -1,9 g/kg pour le TB et -3,3 g/kg pour le TP. Pour autant la quantité de matière grasse et de matière protéique produite par les deux lots au cours des dix semaines était comparable.  « La baisse du TB s’explique par un effet de dilution du lait. Nous supposons aussi que le TP a chuté à cause du déficit en méthionine de la graine de soja par rapport au tourteau de colza. Cet acide aminé essentiel joue un rôle prépondérant dans la synthèse des protéines. Des aminogrammes réalisés avant et après le toastage ont montré que le traitement thermique n’était pas en cause, car la composition est similaire avant et après. »

Faire son calcul

Le coût du toastage a toutefois pénalisé le bilan du lot « soja ». Il a fallu dépenser 55 €/t de graines soja et 15 €/t pour leur concassage. Résultat, la marge brute sur coût alimentaire du lot « soja » est inférieure de 26 €/ 1000 l à celle du lot « tourteau de colza ». « En revanche, même dans les conditions du lycée agricole de Fontaines (tourteaux de colza et démarche « alimentation France »), la marge par vache et par jour est supérieure, explique-t-il. La marge par litre est plus faible, mais il y a plus de volume produit par vache. Tout se joue dans une combinaison entre la grille de paiement des taux (selon les filières) et l’écart de prix entre les graines de soja toastées et aplaties et celui du tourteau acheté (bio, sans OGM,…)».

Dans d’autres démarches (bio, sans OGM…), « la technique reste à évaluer sur chaque exploitation en fonction du prix des tourteaux, du prix des graines de soja toastées et aplaties, indique Denis Chapuis. Le toastage et à l’aplatissage sont des tâches chronophages qu’il est également essentiel de prendre en compte".

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