Vaches laitières ils sont 100 % autonomes en protéines

L’augmentation des tarifs du tourteau de soja, les époux Moreau dans la Vienne et Le Priol dans le Morbihan y sont totalement insensibles. À la tête de deux troupeaux laitiers, ils produisent la totalité des fourrages et des concentrés dont ils ont besoin.

Les deux couples misent sur la valorisation de l’herbe et surtout au pâturage.

Cécile et Mickaël Moreau profitent d’un parcellaire bien regroupé autour des bâtiments. Ils valorisent la pousse au stade feuillu aussi bien au pâturage qu’en ensilage. La quantité récoltée ne dépasse jamais 3 t de MS par ha. La contrepartie, c’est la richesse en protéines du fourrage : autour de 20 % de MAT. Avec une teneur en énergie autour de 1 UF, « le fourrage seul est équilibré », insiste Mickaël Moreau. Les prairies multi-espèces (trois à quatre graminées associées avec trois à quatre légumineuses et des diverses comme le plantain et la chicorée) offrent un couvert dense et « permettent la production de 20 kg de lait par jour », souligne Marion Andreau de Bio Nouvelle-Aquitaine.

Grâce à la cohérence de leur système fourrager et leurs performances, Cécile et Mickaël Moreau ont remporté le premier prix « Cap protéines », le plan national porté par l’Institut de l’élevage et Terre Innovia visant à réduire la dépendance française vis-à-vis des importations de soja notamment. Sylvie et Claude Le Priol sont eux aussi référencés sur le site « Cap protéines » pour l’utilisation de lupin pour complémenter leurs vaches laitières.

L’expérimentation conduite par l’Institut de l’élevage et la chambre d’agriculture de la Saône-et-Loire sur le toastage des graines de soja s’est déroulée aussi dans le cadre du programme Cap protéines. Elle montre que la technique fonctionne, mais elle est chronophage et l’intérêt économique n’est pas toujours au rendez-vous. Mieux vaut donc bien calculer avant de se lancer dans l’aventure.