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Des brebis et des Watts : « Nous avons apprivoisé ce nouvel environnement »

Le parc de la centrale photovoltaïque accueille les brebis à l’automne et au début de l’hiver, en période d’agnelage.

Sur un terrain de 10 hectares, la centrale agrivoltaïque de Saint-Auban, dans les Alpes-Maritimes, exploitée par le producteur d’énergies renouvelables Akuo, abrite 150 brebis en automne et début d’hiver. Leur éleveur, Loïs Ménardo, constate les atouts du dispositif pour son travail quotidien.

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L’avantage n’est pas directement financier pour l’éleveur voisin de la centrale de Tarabise. C’est surtout l’impact positif sur l’organisation et le rythme de travail qu’il retient. Déjà titulaire d’un bail, il a vu le terrain sur lequel ses brebis venaient pâturer, propriété du Conseil Départemental, devenir une centrale solaire. Des panneaux photovoltaïques fixes sur pans inclinés, dont les mesures ont été spécifiquement adaptées à l’élevage ovin, ont pris leur place dans le paysage. La mise à disposition gratuite de cette surface dont il bénéficie pour pâturer est tout sauf anodine. Pour la conduite de son troupeau, c’est même un atout certain !

Un parc, des abris, de la nourriture

C’est à l’automne et au début de l’hiver, en période d’agnelage, que le parc de la centrale accueille les brebis. En provenance de l’alpage, sur la commune voisine, les mères trouvent le gîte et le couvert sur le site de production agrivoltaïque. « C’est pratique à plusieurs égards, admet Loïs Ménardo. Sous les panneaux, la fonction d’abri est plus évidente qu’en sous-bois et l’herbe y est plus abondante et de meilleure qualité. Nous en avons même été surpris ! Aussi, les clôtures du site forment un parc, dans lequel brebis et chiens se sentent en sécurité. » Pour l’éleveur, l’astreinte est réduite à une visite de contrôle quotidienne et à l’apport d’eau, en fonction des besoins.

Le terrain peut accueillir le troupeau sur une période plus étendue, ce qui permet d’optimiser les transferts. Quand le temps devient trop rigoureux, que le sol se refroidit et que l’herbe n’a plus les qualités nutritionnelles requises, le mouvement vers la bergerie s’impose pour les mois les plus froids.

Jusqu’à un mois de pâturage supplémentaire

« Le constat est clair, depuis l’implantation de la centrale, je peux laisser cette partie du troupeau plus longtemps à l’extérieur. En début d’hiver, même sous la neige, la qualité de l’herbe se maintient. Je peux gagner jusqu’à un mois de pâture. » Un décalage qui permet d’étaler l’installation de toutes les têtes sous la bergerie et réduit l’astreinte hivernale. Cela représente au passage des économies de fourrage significatives, qui facilitent la gestion du stock constitué chaque été.

L’éleveur autant que les brebis se sont très rapidement adaptés à ce nouvel environnement, sans inconvénient identifié pour le premier, ni stress pour ses protégées.

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