L'observatoire de l'agrivoltaïsme est enfin en ligne
Plusieurs mois après l’avoir annoncé, le Gouvernement a mis en ligne de l’Observatoire national de l’agrivoltaïsme. Le site recense les plus de 200 installations déjà présentes sur le territoire et doit accompagner le suivi du développement de la filière.
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« Examiner la réalité des projets qui marchent. » Dans un premier temps, voilà à quoi doit servir l’Observatoire national de l’agrivoltaïsme selon Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables, qui s’exprimait lors d’une conférence du Salon des maires, le 20 novembre 2025. Lancé deux jours plus tôt par le Gouvernement, l’outil était annoncé de longue date pour accompagner le développement tous azimuts de la filière en France.
218 projets recensés
Administrée par l’Ademe, la plateforme recense « 218 installations existantes ou autorisées par les services de l’État en France métropolitaine et dans les DOM, selon une répartition à peu près équivalente entre cultures et élevage », indique le ministère de l’Économie. Cumulant une puissance de plus de 2,2 gigawatts crête, la plupart d’entre elles ont été autorisées avant l’entrée en vigueur de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (dite loi Aper) en mars 2023. Mais l’Observatoire doit être enrichi régulièrement avec la mise en service de nouveaux projets, ainsi qu’avec les premiers résultats de performance agricole et énergétique.
« Tous les projets agrivoltaïques font l’objet d’une étude préalable. Nous tentons alors de prédire dans quelle mesure l’activité agricole de la parcelle se maintiendra à l’issue de l’installation des panneaux, et quelle sera sa productivité », souligne Cyrille Bouhier de l’Ecluse, directeur Développement agrivoltaïsme et Relations territoires chez Photosol, l’un des producteurs d’énergie solaire photovoltaïques sur le marché français.
Afin d’estimer revenus et productivité d’un projet, l’entreprise a recours aux services de bureaux d’études spécialisés dans le domaine. « Ces bureaux utilisent des modélisations réalisées sur la base de travaux de recherche, et l’observatoire pourra ici permettre d’alimenter ces modèles et de les améliorer », estime Cyrille Bouhier de l’Ecluse.
Cinq régions étudiées
Dans le cadre de sa mission de suivi statistique des installations agrivoltaïques, l’Ademe a également achevé un premier jalon de son étude du développement de la filière, publié en septembre 2025. L’agence s’est penchée sur cinq régions - Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et La Réunion — pour analyser près de 1 600 projets photovoltaïques sur des terrains agricoles, tous stades de développement confondus, y compris des projets n’ayant pas encore d’autorisation. « Même si tous ces projets ne verront pas le jour, leur nombre témoigne d’une dynamique forte de déploiement de la filière, à accompagner et à encadrer », indique le ministère de l’Économie.
La deuxième phase de l’étude, longtemps repoussée, doit dresser un panorama complet des technologies éprouvées au niveau national afin de mettre à disposition des outils d’accompagnement, et ce d’ici le début de l’année 2026.
Une campagne de contrôles engagée
Le gouvernement assure par ailleurs qu’une première campagne de contrôle a été conduite sur les projets développés avant l’adoption de la loi Aper ces derniers mois, « afin de s’assurer de la transmission effective des rapports de suivi agronomique, prévus par les cahiers des charges des appels d’offres menés par la Direction générale de l’énergie et du climat ».
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