La ferme de Brouchy combine agrivoltaïsme et irrrigation
Sur la ferme de Benoît Bougler, agriculteur à Brouchy (Somme), l’entreprise TSE vient d’installer une canopée agrivoltaïque sur une parcelle de 3 hectares. Ce dispositif est équipé d’un système d’irrigation automatisé destiné à économiser la ressource en eau.
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Benoît Bougler, exploitant agricole à Brouchy, dans la Somme, possède le premier site agrivoltaïque doté d’un système d’irrigation intelligent. L’objectif de cette installation ? Améliorer la gestion de la ressource en eau en grandes cultures. L’installation a été mise en service en août dernier et a bénéficié d’un financement européen à travers le Fonds pour l’innovation qui vise à développer de nouvelles technologies à faible émission de carbone.
Atténuer le stress thermique et hydrique
Au milieu des 450 hectares de SAU que compte l’exploitation agricole de Benoit Bougler, une ombrière équipée de 5 500 panneaux solaires rotatifs a pris place à 5 m de hauteur au-dessus d’une parcelle agricole qui s’étend sur 3 hectares. Cette « canopée agrivoltaïque », comme l’appelle TSE, possède une faible emprise au sol (0,5 %) grâce à des câbles soutenant les panneaux (27 m entre deux poteaux), ce qui permet le passage entre les lignes des engins agricoles comme une moissonneuse-batteuse ou un pulvérisateur.
L’installation dispose de trackers qui inclinent automatiquement les panneaux solaires en suivant l’axe du soleil et génère un ombrage partiel et tournant sur la parcelle dans le but d’atténuer le stress thermique et hydrique des cultures. D’une puissance de 2,9 MWc, « soit l’équivalent de la consommation d’environ 1 650 habitants », l’énergie produite est revendue à la société pharmaceutique BioMérieux pour une durée de 20 ans.
Un système d’irrigation intégré
« Sur la parcelle, les plantes ont particulièrement souffert de stress thermique et hydrique ces dernières années, avec de fortes amplitudes de températures et surtout de longues périodes sans eau qui ont impacté la croissance végétale et les rendements, notamment en blé et en pomme de terre, explique Benoît Bougler. Je cherchais donc des solutions pour m’adapter au changement climatique. L’agrivoltaïsme irriguée est une des réponses possibles. »
Dès la mise en service de l’installation, Benoît Bougler a semé du maïs sur sa parcelle, une culture particulièrement gourmande en eau. Toutefois, l’ombrière est équipée d’un système d’irrigation intégré composé de 114 canons raccordés au puits de la ferme. Ces canons, d’une portée de 16 m et placés à 3 m de hauteur, sont fixés en quinconce sur l’installation agrivoltaïque afin d’optimiser la surface irriguée. Le dispositif est doté d’un système de pilotage à distance grâce à des capteurs d’humidité, de température, de luminosité et de pluviométrie. Cela permet à l’agriculteur d’optimiser l’irrigation de sa parcelle en ne le déclenchant que lorsque c’est nécessaire et au meilleur moment. À distance, l’exploitant peut piloter les paramètres d’irrigation par ligne, passer d’un système entièrement automatisé à un système manuel et vérifier ses consommations d’eau. Selon TSE, l’économie d’eau réalisée grâce à ce système pourrait atteindre 20 à 30 %.
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