Le ministère de l’Agriculture livre son arbitrage sur le reliquat d’aides Pac
Soutien à la bio, installation, filières, la ministre de l’Agriculture a dévoilé ses arbitrages quant à l’utilisation du reliquat d’aides Pac de 257 millions d’euros.
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À l’issue du conseil supérieur d’orientation (CSO), la ministre de l’Agriculture a annoncé le 1er juillet 2025 la réallocation des crédits européens de la Pac non utilisés sur les années 2024 et 2023. D’un montant de 257 millions d’euros, ce reliquat provient notamment d’aides à la conversion en agriculture biologique non utilisées ainsi que de programmes opérationnels du premier pilier de la Pac.
Près de 100 millions d’euros pour la bio
Le ministère de l’Agriculture annonce qu’environ 100 millions d’euros du reliquat d’aides de la Pac retourneront à l’agriculture biologique.
Dans le détail, l’enveloppe de l’écorégime est augmentée de 96 millions d’euros pour les campagnes de 2026 et 2027. Autrement dit, les producteurs en agriculture biologique pourront bénéficier d’un écorégime de 110 €/ha (contre 96,17 €/ha en 2024). La Fédaration national d’agriculture bilogique (Fnab) annonce avoir quitté le CSO à cette annonce, dénonçant un « désengagement de l’État à l’agriculture biologique ».
Reliquat d’aides de la Pac, la bio déçue (01/07/2025)
La Confédération paysanne militait pour que le reliquat d’aide à la conversion retourne entièrement à l’agriculture biologique. « Cette revalorisation à 110 €/ha […] ne compense en rien la suppression des aides au maintien en bio », estime le syndicat.
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture déclare créer un programme opérationnel en faveur du lait bio pour « consolider la filière ». Ce programme est doté de 5 millions d’euros pour 2026 puis de 7 millions d’euros pour 2027.
Soutien au renouvellement des générations
Déjà annoncée lors du dernier congrès de Jeunes Agriculteurs, l’enveloppe pour l’aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs (ACJA) est abondée de 55 millions d’euros pour les campagnes de 2026 et 2027. « Un signal fort du gouvernement », selon Jeunes Agriculteurs, qui se félicite de cette avancée importante.
L’enveloppe pour le paiement redistributif pour les 52 premiers hectares est augmentée de 20 millions d’euros pour les campagnes de 2026 et 2027.
Trois aides couplées revalorisées
Trois aides couplées sont revalorisées pour les deux prochaines campagnes. Il s’agit de l’aide couplée au blé dur revalorisée de 7,5 millions d’euros par an, de l’aide couplée ovine revalorisée de 7,6 millions d’euros par an puis de l’aide couplée au houblon revalorisée de 100 000 euros par an. Si l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) souligne le doublement de l’aide couplée pour le blé dur, elle juge cela encore insuffisant pour relancer la production française.
Les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) déstinées aux herbivores et aux zones intermédiaires sont valorisées de 33 millions d’euros supplémentaires. « Il manque déjà 14 millions d’euros pour couvrir les demandes en Bretagne, rien qu’en 2025 ! », ironise la Confédération paysanne. De son côté, Chambres d’agriculture affirme qu’il sera nécessaire de flécher au moins la moitié des enveloppes vers les zones intermédiaires « en raison des grandes difficultés qu’elles rencontrent ces dernières années ».
34 millions d’euros pour les Régions
Les Régions se voient également dotées de 34 millions d’euros supplémentaires orientés vers les aides à l’investissement. Le ministère précise que les filières d’élevage et les projets d’investissements sur les usages de l’eau seront plus précisément concernés par ces crédits.
Enfin, plusieurs plans opérationnels actuels seront abondés, notamment celui sur l’horticulture (+1,8 million d’euros sur la fin de programmation), le lapin (+0,3 million d’euros) puis les fourrages séchés (2 millions d’euros).
« Le reste des reliquats identifiés sera réaffecté aux paiements directs », précise le ministère. La Commission européenne doit désormais valider les propositions de la France.
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