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Des signaux rassurants pour la consommation de produits bio

Jean Verdier, président de l'Agence bio, et Laure Verdeau, sa directrice, ont présenté les chiffres de 2024 de la consommation et de la production biologique.

Le marché des produits issus de l’agriculture biologique a progressé de 0,8 % en un an, tiré par les magasins spécialisés et la vente directe. Leur part dans les achats alimentaires des Français reste stable. Le solde net d’agriculteurs bio est positif et s’établit à 1 %.

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L’Agence bio a dressé le panorama de la production et de la consommation des produits issus de l’agriculture biologique pour l’année 2024, ce jeudi 12 juin 2025 à Paris lors d’une conférence de presse. Après deux années moroses, la consommation de produits bio présente des signaux prometteurs.

Dynamisme de la vente directe et des circuits spécialisés

Le marché de la consommation à domicile, qui représente près des deux tiers de la consommation des produits bio, s’élève à 12,2 milliards d’euros en 2024. Il progresse de 0,8 % par rapport à 2023.

La consommation à domicile est tirée par :

Seule la grande distribution, qui pèse 47,7 % du marché, connaît un repli de la consommation avec une baisse de son chiffre d’affaires de 311 millions d’euros sur un an (–5,1 %).

Déséquilibre entre consommations

La part du bio dans les achats alimentaires des Français est stable et s’établit à 5,6 %. Les produits phares restent les légumes et le vin, tandis que les consommateurs ont délaissé les produits laitiers et carnés (bœuf et porc). Pour ce dernier, le recul de la consommation s’inscrit dans un recul plus global de la consommation en viande des Français, souligne Jean Verdier, président de l’Agence bio.

La part du bio dans la restauration hors domicile (restaurations collective et commerciale) atteint 8 % en 2024. « Le compte n’y est pas, commente Jean Verdier, alors que la loi Egalim impose 20 % de produits locaux ou issus de l’agriculture biologique. »

Moins de surfaces

Du côté de la production, l’agriculture biologique représente près de 2,7 millions d’hectares en 2024 (–2 % par rapport à 2023), soit 10,1 % de la surface agricole utile (SAU) nationale. « En deux ans, l’agriculture biologique a perdu 110 000 hectares », complète Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio.

Les grandes cultures, qui représentent 24 % des surfaces agricoles biologiques, ont perdu 92 541 hectares entre 2023 et 2024. Ce secteur, le premier impacté par la déconversion, concentre 24 % des arrêts et 8 % des nouvelles conversions en 2024.

L’Agence bio révèle que 9 % des surfaces agricoles situées sur des aires d’alimentation de captages d’eau potable (AAC) sont conduites en bio. La moitié de ces aires compte moins de 3 % de leur SAU conduite en bio. « C’est un potentiel de développement important de la bio dans ces aires », souligne Laure Verdeau alors que le ministère de la Transition écologique a rouvert en mars dernier le sujet de la qualité de l’eau et de la protection des captages.

Au total, la France comptabilise 31 853 fermes bio dont 4 431 nouvelles en 2024, soit au total 14,9 % de ses exploitations agricoles. Le solde net de producteurs bio, c’est-à-dire la différence entre les entrants et les sortants, est de 1 %. Parmi ceux qui ont décidé d’arrêter la bio, 53 % sont revenus à l’agriculture conventionnelle et 26 % ont fait valoir leurs droits à la retraite.

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