La filière bio veut montrer qu’elle est populaire
L’Agence bio a présenté son baromètre : la demande de produits bio stagne et les Français qui en consomment régulièrement du bio ne souhaitent pas augmenter leurs achats. La campagne de communication « C’est bio, la France » entend montrer que le bio peut être populaire.
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« Le bio n’est pas une affaire de riches », explique Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. L’institution tenait le 27 février 2025 son rendez-vous annuel au Salon international de l’agriculture en présentant les chiffres de la perception et de la consommation des produits biologiques. Le baromètre montre que la part de français consommant des produits biologiques quotidiennement varie peu en fonction du niveau de vie des ménages. Il repose sur un échantillon de 4 006 personnes, représentatif de la population métropolitaine, enquêté en novembre 2024.
La consommation régulière stagne
Si toutes les générations déclarent consommer bio, plus particulièrement les 18-24 ans (9 %) et les 65-75 ans (8 %), la consommation régulière de bio stagne. 30 % des Français en consomment au moins une fois par semaine et 54 % au moins une fois par mois. Des taux qui atteignent ceux de 2014. Pourtant, le marché bio a progressé. Il représentait 5,2 milliards d’euros en 2014 contre 12 milliards en 2024. Même si les prix ont connu l’inflation sur dix ans, l’Agence bio explique cette progression par des volumes de vente plus importants par ménage.
Le prix reste un frein
Aujourd’hui, 39 % des Français déclarent devoir se restreindre pour leurs dépenses alimentaires. Un taux en baisse de 5 points par rapport à l’an dernier grâce à un léger ralentissement de l’inflation. Le prix reste toujours le premier frein à la consommation de produits bio, suivi par la méconnaissance du label et un désintérêt vis-à-vis de celui-ci.
Les Français qui consomment au moins une fois par mois du bio n’ont pas spécifiquement l’intention d’augmenter leurs achats en bio (seuls 12 % souhaitent les augmenter contre 72 % qui souhaitent maintenir leur niveau de consommation). Des signaux « inquiétants pour la reprise de la consommation et la structuration des filières », déclare l’Agence bio.
« Mettre en avant la gourmandise »
Sur l’année 2024, l’Agence bio note un solde positif de producteurs engagés (+712) mais aussi un solde négatif d’opérateurs en aval (2 396 arrêts, soit –2,8 % par rapport à 2023). « Cela veut dire un risque de devoir importer », s’inquiète la directrice de l’Agence bio.
« Il faut montrer que le bio est populaire et peut faire partie du quotidien », milite Laure Verdeau. L’Agence bio lancera dès le 22 mai prochain des spots TV autour du slogan « C’est bio, la France » pour « reconnecter bio et plaisir ».
« Nous allons mettre en avant la gourmandise et rompre avec le cliché du mangeur de graines », explique Laure Verdeau. La campagne sera ensuite déclinée dans les territoires mais aussi auprès des partenaires de l’Agence bio (interprofession, points de vente, régions…).
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