De nouveaux débouchés à trouver pour la luzerne bio
Alors que les industriels franciliens perdent en compétitivité, des pistes émergent pour la luzerne biologique qui présente des intérêts agronomiques.
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En Île-de-France, les usines de déshydratation font face à une baisse de la consommation de pellets de luzerne bio par la filière de l'élevage, et à des hausses d’importations d’Espagne et d’Italie. Résultat : Sidésup et, dans une moindre mesure, UCDV pratiquent des baisses de prix de 20 à 30 %. Capdéa se retire même, pendant deux ans, de certains secteurs de production autour de Coulommiers, laissant les agriculteurs sans débouchés.
De nouveaux usages à cette culture utile en bio émergent. « Dans une rotation, la luzerne génère, en moyenne, 200 €/ha de produit brut supplémentaire par rapport à une rotation sans luzerne, calcule Rémi Baudouin, conseiller au sein du pôle de compétitivité technique en agriculture biologique à la chambre d’agriculture de l'Île-de-France. Et ce grâce aux bénéfices sur les cultures suivantes en termes de restructuration du sol, propreté de la parcelle (notamment vis-à-vis des chardons) et fertilisation azotée. »
Ensiler et épandre
En l’absence de débouché auprès d’une usine de déshydratation, il existe quatre options : vendre sur pied à un éleveur ; céder du foin de luzerne ; garder la luzerne deux ans dans une rotation allongée (13 ans par exemple) pour lisser l’impact de l’absence de débouché, avant de la broyer et de la laisser sur place ; ou l’ensiler et l’épandre sur les autres cultures.
« En termes d’azote et de potasse, la luzerne équivaut à des fientes de volaille, souligne Dominique Collin, conseiller à la chambre et agriculteur à Marolles-en-Brie, dans la Seine-et-Marne, qui se lance dans l’ensilage de luzerne. Dans une Cuma, on a déjà une faucheuse-andaineuse et certains voisins ont déjà un épandeur avec table d’épandage. Avec une autre Cuma, nous allons investir 150 000 € dans une remorque autochargeuse. Avec une partie de notre matériel déjà amorti, le coût s’élèvera à 40 à 50 €/t de matière sèche de luzerne, soit moitié moins que d’acheter des fientes. »
Certaines coupes seront épandues directement avant maïs ou en interculture, les autres seront stockées en tas en bout de champ, sous forme d’ensilage, après avoir roulé dessus pour chasser l’air, afin de conserver la qualité.
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