Des yaourts bio pour se démarquer
Dans la Loire, la famille Meunier transforme une partie de son lait bio en yaourts et crèmes dessert.
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À Essertines-en-Châtelneuf, en plein cœur de la zone AOP de la fourme de Montbrison dans la Loire, les 80 vaches montbéliardes de la ferme du Haut-Forez pâturent huit mois de l’année dans un écrin de verdure situé entre 830 et 1 250 m d’altitude. En plus des 150 ha de prairies temporaires et permanentes, 11 ha de méteil grain et 4 ha de maïs ensilage complètent la ration pour assurer l’autonomie alimentaire du troupeau.
Christophe Meunier a installé un séchage en grange en 2010, alors qu’il était encore associé avec ses parents. « À l’époque, on me disait que j’allais finir en bio, mais je n’étais pas encore prêt », confie l’agriculteur. Dix ans plus tard, les prédictions se sont réalisées : le 1er janvier 2020, la ferme a obtenu la certification AB (Agriculture biologique). Cette année-là s’est également distinguée par le démarrage de la yaourterie, projet porté par Nicole Meunier, l’épouse de Christophe, à la suite d'une reconversion professionnelle.
Accompagnement sur mesure
« On réfléchissait depuis 2018 à créer un atelier de transformation, détaille Nicole. Comme il y avait déjà de multiples producteurs de fourmes fermières, on a choisi de s’orienter vers l’ultra-frais en transformant notre lait en yaourts et desserts laitiers. » En 2018, Christophe et Nicole Meunier ont rejoint le réseau fermier Invitation à la ferme. Celui-ci appartient à ses producteurs, une quarantaine en tout. Tous transforment leur lait bio en yaourts, fromages fermiers ou glaces.
Grâce au réseau, ils ont obtenu un accompagnement sur mesure, technique et commercial. Le démarchage, en particulier, n’est pas une mince affaire. « Il faut professionnaliser l’image du producteur fermier et démontrer aux chefs de rayon que l’on est capable d’assurer de gros volumes », explique Nicole, ancienne commerciale. Aujourd’hui, la yaourterie transforme 150 000 l de lait par an, soit environ 30 % de la production, mais l’atelier est conçu pour aller jusqu’à 200 000 l. « On cherche encore des débouchés », précise Nicole. Le reste de la production est transformé en fourme de Montbrison par deux fromageries.
Si tous les producteurs du réseau ont les mêmes recettes, les mêmes fournisseurs, et des emballages quasi identiques à l’exception du nom et de la photo de la ferme, les produits sont uniques. « On a des vaches de races différentes, des territoires et des fourrages différents ! », souligne Christophe.
Nouveau bâtiment
Pour faciliter leur comptabilité, les agriculteurs ont séparé la production et la transformation en créant deux structures distinctes : la SAS Ferme du Haut-Forez pour la partie transformation et le Gaec du Haut-Forez pour la partie élevage. Les deux structures comprennent trois associés à parts égales : Christophe, Nicole et leurs fils Thibaud. Ce dernier s’est installé sur la ferme en 2023, à 20 ans. Une installation prévue, mais précipitée en raison du décès de l’associé de toujours de Christophe, Guy Néel.
Aujourd’hui, chacun a trouvé sa place sur l’exploitation. Christophe et Thibaud s’occupent de l’élevage, Nicole de la yaourterie. « On a encore un peu de potentiel de développement sur la partie élevage », estime Christophe qui souhaiterait atteindre les 600 000 l de lait bio contre 500 000 l actuellement.
La construction d’un nouveau bâtiment de 1 900 m², plus grand et fonctionnel, vient de démarrer et accueillera les vaches dès juillet 2025. Adapté à la robotisation, il disposera dans un premier temps d’une salle de traite d’occasion à bon marché 2x10. « On ne ferme pas la porte à la robotisation, mais ce n’est pas la priorité », estime Christophe. Ce nouveau bâtiment, situé plus près de la yaourterie que l’ancien, sera relié à celle-ci via un lactoduc enterré. Ce sera un gain de temps par rapport à la boule à lait utilisée actuellement.
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