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« Bloquer les conversions » pour enrayer la crise du bio

Chambre d'agriculture France cherche à réformer le modèle d'accompagnement depuis de longs mois.

Lors d’une conférence de presse, le président de Chambre agriculture France, Sébastien Windsor, a estimé que l’arrêt des conversions permettrait de ramener les niveaux de prix du bio vers le haut.

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En cette année de centenaire du réseau, le président de Chambre d’agriculture France, Sébastien Windsor, s’est présenté devant la presse le 20 février 2024 à Paris pour une conférence. Pour répondre à la colère des agriculteurs, il a annoncé avoir transmis ses demandes dans une liste « complète de simplification » et d’attendre les décisions du gouvernement.

Au moment d’analyser les évènements récents, Sébastien Windsor a relevé plusieurs points notables. Au-delà des sérieux problèmes climatiques locaux comme dans le Sud-Ouest ou économiques pour certaines filières, il a regretté le « manque de repères » et des « injonctions contradictoires de montée en gamme » faites aux agriculteurs ces dernières années. « L’agriculteur français qui est monté en gamme et qui voit le consommateur se détourner de ses produits, a l’impression d’être floué et qu’on l’a emmené dans le mur », fustige-t-il.

Arrêter les conversions

C’est notamment le cas pour l’agriculture biologique qui se trouve dans l’ornière depuis de longs mois. Sébastien Windsor y est donc aussi allé de son analyse et de ses propositions pour en sortir. « Je pense qu’il faut accompagner la crise. Mais l’une des façons de le faire, c’est de réguler les volumes pour faire remonter les prix », estime-t-il. « Il faut retrouver des volumes chez le consommateur mais dans la période actuelle, il faut plutôt bloquer les conversions pour assainir le marché », propose-t-il même s’il garantit que les « projets viables économiquement seront toujours accompagnés » par les chambres d’agriculture.

Il suggère par ailleurs d’user de la communication pour ramener plus de bio dans l’assiette des Français. « Il faut une grande campagne de promotion de la bio, propose-t-il. On ne va pas produire quelque chose que le consommateur n’achète pas. »

Un « nouveau modèle d’accompagnement »

Sur le rôle des Chambres d’agriculture, Sébastien Windsor a redit sa volonté de voir un « nouveau modèle » alors que l’on a « saucissonné l’accompagnement des agriculteurs ». Et de citer le plan pour l’implantation de haies, le plan sur la biodiversité ou encore l’enjeu du carbone traités séparément ce qui ne donne « aucun sens pour les agriculteurs ». Son objectif, aborder ces différents points « en commençant par le revenu » et se focaliser sur le « projet de l’agriculteur ».

Pour aller dans ce sens, Chambres d’agriculture France a notamment demandé au président de la République de « regrouper sous une seule enveloppe de 60 millions d’euros » les différents plans d’aides, afin d’effectuer un accompagnement global des projets sur une durée de deux ans. L’objectif étant d’accompagner 10 000 à 15 000 exploitations par an, en plus des projets d’installation.

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