Apport d’azote Fertiliser le tournesol en agriculture bio
Un excès ou un manque d’azote risquent de pénaliser le rendement et la qualité de l’oléagineux. La période d’apport dépend de la minéralisation des produits.
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Le tournesol possède un système racinaire pivotant qui lui permet d’aller puiser les éléments minéraux en profondeur. Ainsi, ses besoins en azote sont modérés, de 4,5 kgN/q, soit environ 160 kgN/ha, pour un potentiel de rendement de 35 q/ha. La période d’exigence de l’oléagineux en azote se situe entre le stade 10 feuilles et le début de la floraison. L’apport est justifié en cas de reliquat faible (30 unités) dans les sols superficiels et profonds. Les doses seront de, respectivement, 30 u et de 60 u. Avec un reliquat moyen (60 u) et en sols profonds, la quantité d’azote sera de 30 u.
Forme adaptée
« La forme la plus adaptée va dépendre de la dynamique de minéralisation des produits résiduaires organiques », explique Manon Gipouloux, de Terres Inovia en Bourgogne. Les apports de compost de déchets verts, de fumier composté et de compost de boues devront avoir lieu bien en amont, du fait d’une minéralisation lente. Le fumier de bovin pourra être épandu en sortie d’hiver. Quant au fumier de volailles, aux boues de stations d’épuration urbaines déshydratées et pâteuses, aux fientes et à la vinasse concentrée, produits dont l’azote est rapidement disponible, ils pourront être apportés au semis, car ils seront minéralisés trente jours après la levée, ce qui correspond à la période d’exigence.
« Il faut bien connaître la pression des adventices de la parcelle, alerte Manon Gipouloux. Si cette dernière est sale, la fertilisation risque d’empirer la situation. » En cas de reliquat moyen à élevé (> à 60 u), l’institut technique conseille la mise en place d’une bande héliotest, fertilisée au semis. Si besoin, il conviendra d’apporter un produit à minéralisation très rapide en végétation pour combler vite le manque.
Terres Inovia a testé trois produits autorisés en agriculture biologique : Orgaliz (poudres de viande, de plume et de sang) à 12 % d’azote (610 €/t) ; Galinapur (bouchons de fientes de poules pondeuses) à 4 % d’azote (255 €/t) et Azopril (coproduit de la production de sels organiques par fermentation bactérienne) à 13 % d’azote (680 €/t). Selon les résultats provisoires obtenus en 2021 à la plateforme de Coulmier-le-Sec (Côte-d’Or), un gain de 6,6 q/ha, en moyenne, est observé entre le témoin et les deux modalités fertilisées (dose pleine à 72 uN et dose réduite à 47 uN). En revanche, il n’y a pas de différence significative d’efficacité entre les produits.
Autre résultat : en situation de reliquat moyen, l’utilisation de la demi-dose n’affecte pas significativement le rendement. « Dans un contexte de prix très élevé de l’azote, il peut y avoir un intérêt à raisonner les apports et à administrer la dose réduite », note Manon Gipouloux. D’après les essais, pour Galinapur et Azopril, la dose réduite est plus intéressante économiquement que la dose pleine. En revanche, pour l’Orgaliz, la dose pleine est plus intéressante. Isabelle Escoffier
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