Agriculture biologique À la recherche du bon calcul du score environnemental
Alors que la méthodologie pour calculer le score environnemental est encore en réflexion, les experts alertent sur la nécessité d’ajouter d’autres critères aux données de l’analyse de cycle de vie (ACV). À terme, le score environnemental pourrait orienter le choix des consommateurs vers davantage de produits bio.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Intervenu lors de la matinale Bio du 16 avril 2021, le ministre de l’Agriculture a fait part de son avis quant à l’utilisation de données issues de l’analyse de cycle de vie (ACV) pour créer un score environnemental.
« Les résultats parfois surprennent et peuvent être critiqués, je le comprends, a argumenté Julien Denormandie. […] Il y a des limites méthodologiques à compléter pour un outil plus juste et plus fidèle aux réalités. » Et de rappeler que ce score a pour ambition de prendre en considération toutes les externalités, positives et négatives, de l’agriculture.
Des limites méthodologiques
Natacha Sautereau, de l’Itab, explique « l’impact sur l’environnement est dur à quantifier : climat, pollution, consommation de ressources non-renouvelables, mais aussi services écosystémiques », la méthode de l’ACV à elle seule ne peut suffire et traduit mal certains aspects tel que l’impact du transport.
Les notions de bien-être animal ou d’utilisation de pesticides ne sont que peu, voire pas prises en compte dans les données de l’ACV. « Ainsi, les tourteaux de soja importés depuis l’Amérique du Sud impactent peu le calcul de l’ACV », explique-t-elle, d’où la nécessité de trouver d’autres critères pour calculer un score environnemental.
C’est tout le travail que mène l’Ademe qui a lancé un appel à projets au début de l’année afin de trouver une méthodologie harmonisée de calcul pour un score facilement compréhensible par le consommateur. Bien que le rapport doive être rendu à l’automne au Parlement, Fabrice Boissier, de l’Ademe, concède « qu’il y aura encore sûrement de la recherche à faire après ».
Un impact sur la consommation en produits bio ?
Philippe Henry, le président de l’Agence bio, met en garde : « Il ne faut pas perdre le consommateur ! », si le score environnemental voit le jour, « il faut que celui-ci reprenne l’essentiel, mais il ne sera pas parfait ».
Selon lui, l’affichage environnemental sera un atout pour les produits issus de l’agriculture biologique. « Cet affichage pourra avoir un impact positif sur la compréhension et l’adhésion vers des produits issus de la transition agroécologique », conclut-il.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :