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« Il n’est pas question de brader les mâ « Il n’est pas question de brader les mâles »

À Moutiers-sous-Argenton, dans les Deux-Sèvres, Sébastien Fillon engraisse les bœufs issus de son troupeau de limousines bio.

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Lorsqu’il reprend les 20 limousines de ses parents en 2008, Sébastien Fillon fait le choix de l’agriculture biologique. L’atelier bovin vient s’ajouter à un atelier de volailles, sur une exploitation de 40 ha.

Finir les mâles s’impose économiquement à l’éleveur car il n’existe quasiment pas de débouché pour les broutards bio. L’élevage de veaux de lait est une voie envisageable mais vite écartée par Sébastien, qui tient à conserver son rythme de 42 heures de travail hebdomadaire. Il fait donc le choix de produire des bœufs.

Les vêlages sont groupés entre le 15 janvier et le 15 mars. Le sevrage se déroule début octobre, après une première mise à l’herbe. La castration des mâles est réalisée dans la foulée, « pour ne pas multiplier les périodes de stress et parce que mes acheteurs exigent une castration chirurgicale, garante d’une efficacité totale. » Sébastien n’observe pas de perte de croissance suite à cette opération. « Dès le lendemain, les animaux se remettent à manger », constate-t-il.

À l’exception des génisses de renouvellement et des veaux des vaches réformées, tous les animaux nés sur la ferme sont engraissés. « Le troupeau est petit et sa génétique est bonne, je ne fais donc pas de tri. » Ainsi, les mâles et les femelles d’une même classe d’âge sont élevés ensemble. « En revanche, je ne mélange pas des animaux d’âges différents, afin de lutter contre le parasitisme. Les animaux plus jeunes ont un système immunitaire moins développé. »

Finition aux betteraves

« L’un des gros risques en bio, c’est de ne pas finir suffisamment les animaux, avertit Sébastien. Il faut bien travailler les rations pour freiner la croissance musculaire, naturelle chez le jeune mâle, et favoriser le dépôt de gras. » L’autonomie alimentaire, essentielle à la bonne marche de l’exploitation, complique un peu ce travail.

Lors du deuxième hiver, la ration des bœufs se compose de 20 kg d’enrubannage de luzerne ou de trèfle, de 5 kg de foin de qualité et de 1 kg de céréales (dans l’idéal 30 % de pois et 70 % de triticale). La seconde mise à l’herbe a lieu à vingt-quatre mois. La phase de finition débute en juillet et dure cinq mois. Durant deux mois, les animaux reçoivent 1 kg de céréales. Début septembre, des betteraves sont progressivement intégrées à la ration, pour atteindre 10 kg/jour en trois semaines. « Les betteraves favorisent le persillé de la viande », explique l’éleveur. Les bœufs sont vendus en fin d’année, le but étant d’éviter un troisième hivernage.

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