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« Ovins et bovins se partagent 160 ha de « Ovins et bovins se partagent 160 ha de prairies morcelées »

Pour nourrir ses 320 brebis et ses 85 vaches allaitantes, le Gaec Ferme de Betz base tout son système sur l’herbe et l’autonomie alimentaire.

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Chez Bruno et Laurence Huvé, éleveurs à Hauterive, dans l’Orne, 320 brebis et 85 blondes d’Aquitaine se partagent quelque 160 hectares de prairies naturelles, dans un parcellaire très éclaté. Seulement 4 hectares jouxtent l’exploitation. « Chaque îlot fait une trentaine d’hectares, que nous divisons en parcelles de 4 à 5 hectares, détaille Bruno. Chaque année, nous essayons d’alterner entre le pâturage, la fauche et l’enrubannage. Nous avons notamment constaté qu’avec ce système, la pression des chardons s’est réduite. »

Au printemps, les ovins pâturent en premier, pour un déprimage avant la mise à l’herbe des bovins. En début de saison, les animaux restent environ trois semaines sur une même parcelle. Puis, le temps de retour est variable, selon la pousse de l’herbe.

L’hiver dehors

L’hiver, les bovins rentrent en bâtiment. « Mais pas les moutons, précise Bruno. La moitié des brebis mettent bas en février. Celles qui n’ont qu’un seul agneau quittent le bâtiment au bout de trois semaines. » Le reste du troupeau agnèle en mai et passe l’hiver dehors. « Ces brebis sont un peu plus sauvages, sourit Laurence, mais si les sols sont porteurs et qu’il y a de l’herbe, c’est une bien meilleure option que de les garder en bâtiment pour les nourrir à l’auge. » Tous les bovins étant rentrés l’hiver, les moutons disposent de 160 hectares pour eux seuls.

Bovins comme ovins ont pour plat unique l’herbe, excepté en période de sevrage, ainsi qu’à la mise bas en bâtiment. Les moutons disposent de foin et d’enrubannage à volonté, et de 350 g de mélange céréalier fermier à base de triticale, de pois et d’avoine.

Ensilage de méteil

« Au total, la ferme compte 183 ha, précise Bruno. Les 23 ha qui ne sont pas en prairie naturelle sont cultivés dans un but d’autonomie alimentaire. » Laurence et Bruno implantent de la luzerne sous couvert d’avoine, mais surtout du méteil. Une partie de ce dernier est ensilée début juillet, au stade laiteux, selon les stocks de foin constitués en juin. « C’est un fourrage appétant, assure Laurence. Les blondes d’Aquitaine, qui souvent rechignent à consommer de la paille, l’aiment bien. » Les éleveurs savent qu’en choisissant d’ensiler tardivement, ils perdent de la valeur alimentaire. « Mais notre but, c’est davantage d’avoir du stock en quantité, explique Bruno. À ce stade, le méteil équivaut à un bon foin. »

Le chargement à l’hectare est de 1,4 UGB. « C’est le maximum en système bio, indique Laurence. Mais nous avons toujours travaillé ainsi, même avant la conversion de la ferme. » Si le chargement augmente, le couple préfère vendre des animaux, plutôt que d’acheter de l’aliment et des fourrages pour les nourrir sous le bâtiment. « Notre fil conducteur, c’est l’autonomie alimentaire pour les deux troupeaux », martèle Bruno.

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