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Des collectifs de pairs pour faire face aux difficultés

Les groupes se composent d'agriculteurs en difficulté, de paysans bénévoles et d'animateurs de Solidarité Paysans.

En Auvergne, Solidarité Paysans accompagne les agriculteurs en difficulté individuellement. Et si le collectif aidait aussi ? La preuve avec le projet Pinsmoi.

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La ferme décline et il devient compliqué de demander de l’aide. Quand l’agriculteur sollicite l’association Solidarité Paysans, les difficultés sont déjà installées. Comment détecter les signes de détresse plus précocement ? Est-ce qu’un accompagnement avec un groupe de pairs, en complément de l’accompagnement individuel, serait bénéfique ? Pour répondre à ces deux questions, Solidarité Paysans d’Auvergne et ses partenaires ont monté le projet de recherche « Pinsmoi ».

Pendant trois ans, quatre groupes de 5 à 10 personnes ont été accompagnés par Solidarité Paysans, l’Adear de la Loire et la fédération régionale des Civam d’Auvergne pour leurs compétences en gestion collective. Des chercheurs de l’Inrae de Clermont ont accompagné le projet en analysant les mécanismes d’évolution chez les paysans, les bénévoles de Solidarité Paysans et les salariés.

La personne, ensuite la ferme

Benoît Cuoq, éleveur de bovins bio à Lapte en Haute-Loire, est bénévole depuis 2019 à Solidarité Paysans. Il a fait partie du groupe du Livradois avec quatre agriculteurs en difficulté, deux autres bénévoles et des animatrices. Pour ce rendez-vous trimestriel, le groupe souhaitait travailler sur la technique, comme le pâturage ou l’alimentation.

Mais les discussions s’étendent bien au-delà de ce thème, comme le souligne Benoît Cuoq : « Ce qui compte, c’est que chacun ait envie de venir. Au fil du temps, on se dévoile en tant que bénévole. Les paysans en difficulté font de même. Ils nous emmènent dans l’intime et arrivent à exprimer leurs soucis. » Aborder la technique, c’est l’occasion de parler de son ressenti sur le travail, des compromis avec la vie personnelle…

Au bout de trois ans, les résultats sont probants. La convivialité et la confiance sont de mise. « Même si financièrement, c’est encore compliqué, les personnes sont mieux dans leur peau. Le lien social est rétabli. Notre groupe persiste au-delà du projet. C’est un moment de respiration pour les paysans », constate Benoît Cuoq.

Pour Laure Gaillard, coordinatrice du projet pour Solidarité Paysans, « le collectif de pairs en difficulté joue un rôle central dans la construction de la confiance en soi et en autrui, ce qui est déterminant dans l’autonomie des paysans ». Les résultats scientifiques appuieront Solidarité Paysans dans la recherche de financements pour continuer ce type d’accompagnement.

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