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Les éleveurs face à la propagation transfrontalière de la fièvre aphteuse au Maghreb

Les marchés aux bestiaux sont l'un des vecteurs de propagation de la fièvre aphteuse au Maghreb.

Les troupeaux qui se croisent aux frontières du Maghreb peuvent se transmettre facilement la fièvre aphteuse, notamment aux confins de la Libye, de l’Algérie et de la Tunisie, mais aussi au sud, avec le Niger et le Mali.

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Au début de novembre 2024, une nouvelle vague de fièvre aphteuse dans l’est de la Libye a suscité de vives inquiétudes chez les éleveurs et les services vétérinaires des pays du Maghreb. Jusqu’à 70 % des cheptels de certains exploitants de la province de Misrata ont été décimés, selon le directeur régional de l’Office libyen de la santé animale, Salem al-Badri.

Des dispositifs de lutte insuffisants

L’étendue des frontières dans ces territoires désertiques, où les troupeaux de bovins et d’ovins circulent souvent en dehors des points de contrôle vétérinaire et douanier, favorise la propagation des épizooties. Pour endiguer la transmission, des dispositifs de lutte sont mis en place au niveau des frontières mais demeurent insuffisants.

En Algérie, le chef de l’inspection vétérinaire relevant de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya (département) d’Illizi, à la frontière libyenne, le docteur Kimouche, minimise le risque de propagation de cette vague libyenne. Constatant que « les frontières sont fermées (en raison de la situation sécuritaire dans ce pays) », il rapporte qu’« il n’y a pas de circulation de troupeaux ».

En revanche, les frontières avec le Niger et le Mali présentent un facteur de risque plus élevé car, explique le responsable vétérinaire, « dans les pays voisins, des foyers de fièvre aphteuse sont souvent signalés ».

Des zones tampons pour détecter les cas

Le chef de l’inspection vétérinaire précise que dans les wilayas frontalières avec ces pays, considérées comme une zone tampon pour détecter tout éventuel cas de fièvre aphteuse, « il n’y a pas de vaccination et nous procédons juste à la vaccination périfocale qui ne concerne que les élevages infectés ». Il admet que dans ces régions, les éleveurs pratiquent le troc avec leurs homologues maliens et nigériens (bétail contre produits manufacturés).

Cependant, ajoute-t-il, « les animaux en provenance de ces pays sont destinés à approvisionner uniquement le marché local en viande ». Et pour éviter le risque de transmission, « seules les wilayas de Tamanrasset et Adrar, dans l’extrême sud, sont autorisées à accueillir les animaux vivants en provenance de ces pays, destinés à l’abattage ».

Des animaux évitent les contrôles

Malgré ces dispositifs, des éleveurs locaux ont régulièrement signalé la contamination de leurs cheptels par des bovins qui traversent les frontières sans être soumis au contrôle vétérinaire.

En Tunisie, la circulation transfrontalière des troupeaux favorise aussi la propagation de la fièvre aphteuse. Une analyse du Centre tunisien de veille zoosanitaire notifiée à l’OMSA (Organisation mondiale de la santé animale) sur la période 2023-2024 montre une transmission active de la maladie entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie. Les marchés aux bestiaux et les élevages des localités frontalières sont les principaux vecteurs.

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