Des solutions prometteuses contre le souchet comestible

Adventice invasive, le souchet comestible est présent de la Nouvelle-Aquitaine au Grand Est en passant par les Hauts-de-France. « Préjudiciable dans les cultures légumières à partir de 20 pieds par m², il est ainsi présent dans deux des trois bassins de production de la Manche », souligne Julie Leroy, responsable de programmes légumes à la Sileban (1). Elle ajoute : « Il impacte particulièrement les cultures de carotte, en quantité et qualité, mais aussi celles d’oignon, ail, poireau, haricot, etc. »

Absence de produit autorisé efficace

Cette vivace est reconnaissable par la formation de petites touffes d’herbe de 30 à 40 cm de hauteur aux feuilles rigides triangulaires ressemblant à du carex. Son tubercule rond de quelques millimètres à un centimètre de diamètre peut produire jusqu’à 700 tubercules fils et survivre une dizaine d’années. En l’absence de produit autorisé efficace, la surveillance des parcelles s’avère cruciale, d’autant que le souchet comestible se dissémine très facilement se coinçant dans le matériel ou dans la terre lors des récoltes.

Dans le cadre du projet Anti-Cyp de 2023 à 2024, quatre techniques de travail du sol ont été testées par la Sileban : tamiseuse à sable modifiée, scalpeur extracteur (2), désherbeur électrique et un déchaumeur à pattes-d’oie. « Mises en œuvre dans une parcelle très infestée en jachère noire, elles ont réduit la densité de 80 à 96 %, résume Julie Leroy. Toutefois, aucune n’est satisfaisante à ce jour car elles n’ont pas diminué suffisamment les densités pour remettre en culture la parcelle. » L’enjeu de la viabilité économique de ces solutions se pose également face aux coûts de leur mise en œuvre en l’état actuel des connaissances. Le nouveau projet Opti-Cyp (2025-2027) vise entre autres à les optimiser en ce sens.