Désherber le soja sans S-métolachlore
Après le retrait du S-métolachlore, Terres Inovia fait le point sur les alternatives pour contrer les mauvaises herbes dans le soja.
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La maîtrise des adventices constitue un enjeu majeur pour la réussite de la culture du soja. Celle-ci est en effet très sensible au salissement (lire l'encadré). Dans ce contexte, le retrait du S-métolachlore, depuis le 23 juillet 2024, interroge et inquiète. Le Mercantor Gold était en effet le produit phare pour la gestion des graminées avec un petit effet sur les dicotylédones.
« En cours de renouvellement d’autorisation de mise sur le marché (AMM) avec une extension sur le soja (1), Isard (dmta-p) constitue l’espoir d’une alternative sur graminées, pointe Victoire Lefèvre, ingénieure de Terres Inovia. La substance est efficace sur les PSD (panic, sétaire, digitaire) ainsi que sur quelques dicotylédones (chénopode, morelle, laiteron, liseron des haies). Elle n’est par contre pas très bien adaptée en situation renouée. » En attendant une possible AMM en 2026, Terres Inovia a engagé une demande de dérogation 120 jours sur la campagne de 2024-2025 pour Isard.
Un surcoût prévisible
S’il n’existe actuellement aucune solution aussi performante et aussi économique que le S-métolachlore, quatre molécules restent encore disponibles en prélevée, mais avec certaines questions. Le Successor 600 (péthoxamide 600 g/l) pourrait ne pas être renouvelé après 2026. Atic-Aqua (pendiméthaline 455 g/l) présente des contraintes d’application (risque de manque de sélectivité en sols filtrants). En postlevée, des stratégies sont efficaces sur graminées et surtout dicotylédones.
« À l’exception des parcelles très propres, un programme combinant pré- et postlevée est indispensable, souligne Victoire Lefèvre. La prélevée gérera les pressions précoces tandis que la postlevée assurera l’efficacité globale du désherbage sur le long terme, car le pouvoir de recouvrement du soja est limité. Le programme de prélevée doit être adapté à la pression des adventices pour en limiter son coût, les solutions disponibles (Atic-Aqua/Prowl 400, Bismark CS, Proman/Inigo/Soleto, Succesor 600) étant plus onéreuses que le Mercantor Gold (25 €/ha contre 35 à 65 €/ha). »
(1) À la suite de la réapprobation du DMTA-P en 2019 (jusqu’en 2034), en utilisation en prélevée à raison de 0,7 à 0,9 l/ha.
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