Un programme complet contre le vulpin et le ray-grass dans le colza
Pour lutter contre le vulpin et le ray-grass, Terres Inovia recommande de construire un programme de désherbage complet et d’y associer des leviers agronomiques.
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« La pression ray-grass et vulpin progresse, et les graminées deviennent une cible prioritaire », constate Terres Inovia. Ces dernières années, l’efficacité de la prélevée s’est montrée très variable, principalement du fait de contraintes hydriques, conduisant souvent à une postlevée avec propyzamide insatisfaisante. « Ce que l’on observe aussi en conditions sèches, c’est la tentation d’attendre que la culture soit bien lancée pour intervenir en postlevée précoce et ainsi assurer son investissement, [notamment] en ray-grass », rapporte Franck Duroueix, de l’institut technique.
Le développement de la postlevée précoce se traduit souvent par une baisse du contrôle de l’adventice puisque celle-ci, levant en même temps que le colza, se trouve être déjà bien implantée lors de l’application. Une stratégie en revanche plus pertinente sur vulpin, qui lève au début de septembre, pouvant faire gagner 20 à 30 % d’efficacité en fonction de la date de semis du colza, selon des essais de l’institut.
La mise en place d’un programme de pré- puis de postlevée s’avère donc souvent nécessaire en pressions moyennes à fortes. Son importance est renforcée par la présence accrue d’altises, contre lesquelles il est primordial d’obtenir un colza bien robuste, « au moins pendant septembre et octobre », souligne l’expert.
Stratégies
En vulpin comme en ray-grass, « l’application de Colzamid (napropamide) en présemis reste la solution la plus efficace et sécurisante », résume Franck Duroueix. Autre référence : le métazachlore à 750 g. Il est à noter qu’une baisse à 500 g marque un retrait d’efficacité léger en ray-grass, et d’environ 15 % en vulpin. Une telle dose associée à du dimétachlore 500 g, de la napropamide 600 g ou du dmta-P 400 est possible en ray-grass.
Pour le vulpin, l’institut recommande de privilégier l’association avec la napropamide 600 g. Elle peut également s’envisager avec du dimétachlore (Terox), sans descendre en dessous de 1 l/ha ou avec du dmta-P (Alabama et Springbox 2). La propyzamide sécurise ensuite souvent les efficacités finales.
Pas assez efficace pour se substituer aux herbicides, le désherbage mécanique peut les compléter en pression graminées faibles. Terres Inovia a notamment relevé dans des essais une bonne efficacité du binage à l’automne suivi d’une application de propyzamide, supérieure à celle de la substance active seule. « On identifie deux stratégies : l’application d’une prélevée suivie d’un passage de bineuse ou de herse étrille au stade des 4-6 feuilles du colza ou l’impasse à la prélevée avant binage à 4-6 feuilles et postlevée en rattrapage », présente Fanny Vuillemin, de Terres Inovia.
Elle préconise des passages lors de conditions séchantes, les graminées se repiquant facilement, et avant leur tallage, après lequel elles deviennent plus difficiles à détruire. La technique de l’herbisemis en prélevée ou une pulvérisation localisée en postlevée suivis d’un binage peuvent quant à eux permettre de ne traiter qu’un tiers du rang.
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