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Bords de champs : cogérer adventices et Bords de champs : cogérer adventices et faune sauvage

Quelques modifications de pratiques peuvent faire la différence pour la faune et la flore sauvage, sans pour autant salir les parcelles.

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«Les bords de champs sont souvent considérés comme des réservoirs d’adventices et de ravageurs. Pourtant, 80 % des espèces végétales observées en bordure de champs ne sont pas présentes dans les parcelles adjacentes », explique Chloé Swiderski, de l’association Hommes et territoires. Depuis 2010, celle-ci œuvre pour concilier agriculture et biodiversité dans la Beauce, en revalorisant les bords de champs auprès du monde agricole et cynégétique. L’association a présenté ses travaux à l’occasion d’une journée « Agriculture et biodiversité », organisée en février dans les Deux-Sèvres.

« Dans les zones de plaines céréalières ouvertes, la majorité de l’habitat semi-naturel est constituée par les bords de champs, qui forment des zones refuges pour la faune et la flore sauvage », souligne Chloé Swiderski. Leur gestion n’est donc pas à négliger.

L’association conseille d’entretenir ces bordures mécaniquement (avant la montée à graine), plutôt que chimiquement. Les herbicides, qu’ils soient sélectifs ou non, ont tendance à sélectionner les espèces les plus résistantes, souvent les adventices.

Préférer la fauche

La fauche est préférable au broyage, car elle est moins destructrice pour la faune et l’entomofaune. Il est conseillé de régler sa hauteur de coupe à 10, voire 15 centimètres, ce qui limite la mise à nu du sol en cas d’inégalités de terrain, tout en évitant la destruction des zones refuges. L’exportation des résidus de tonte permet d’appauvrir le sol en matière organique, ce qui favorise une flore diversifiée.

Décaler le broyage en avril ou en septembre n’a aucun impact sur les adventices dans les parcelles : c’est une des conclusions de cinq années de suivi en région Centre-Val de Loire sur bordures pauvres en adventices.

« En revanche, cela représente un vrai intérêt pour les pollinisateurs », déclare Chloé Swiderski. Huit fois plus d’insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons, syrphes, papillons…) sont en effet observés au mois de juillet sur les bordures dont le broyage a été précoce ou tardif. Cette pratique permet également de limiter le risque de destruction de nids d’oiseaux (alouette des champs, perdrix, faisan…), et de conserver un abri après la moisson. Les mois d’avril à juillet sont les plus importants en termes de ponte, couvaison, éclosion et naissance pour de nombreuses espèces.

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